
Après la marche du Front commun et le meeting de Gbagbo : le PPA-CI convoque une réunion stratégique pour revoir ses plans (?)
Lemandatexpress – Quelques jours seulement après la marche du Front commun et le meeting de son leader Laurent Gbagbo, la direction du PPA-CI va se réunir, dans les prochaines quarante-huit heures pour une rencontre stratégique. Signe que les choix à venir pèseront certainement lourd sur l’avenir de cette formation socialiste et l’opposition ivoirienne dans son ensemble.
Dans un communiqué signé par Jean-Gervais Tchéidé, Secrétaire général adjoint et porte-parole du parti, le Président exécutif du PPA-CI, le professeur Sébastien Dano Djédjé, a convoqué pour le 21 août 2025 à 17h l’ensemble du Secrétariat général. L’ordre du jour est clair : faire le point des activités et tracer les perspectives. La rencontre sera élargie au Président du Conseil stratégique et politique (CSP), Dr Katinan Koné, et à ses deux vice-présidents, ce qui en souligne l’importance.
En interne, il s’agit d’un moment crucial. Après la démonstration de force du meeting de Gbagbo, qui a mobilisé ses militants mais aussi révélé certaines crispations, notamment l’absence de plusieurs figures de la gauche dont Ahoua Don Mello, le parti semble vouloir reprendre la main et redéfinir ses priorités.
Le Front commun : espoir ou impasse ?
La marche du Front commun, du 9 août, qui a rassemblé plusieurs forces politiques et mouvements proches de l’opposition, a relancé le débat sur la pertinence d’une plateforme unifiée contre le RHDP. Mais l’initiative, portée notamment par le PPA-CI, fait face à des interrogations internes. Certains cadres du parti estiment que les contours de cette alliance restent flous, tandis que d’autres y voient une opportunité historique d’amplifier la voix de l’opposition.
L’annonce de cette réunion du PPA-CI peut donc se lire comme un moment d’arbitrage :comment s’impliquer davantage dans le Front commun sans diluer l’identité du parti ? Dans ce contexte, la montée de tension au sein de l’allié PDCI-RDA vient comme pour renforcer les incertitudes sur la survie de cette coalition de circonstance.
Malgré tout, le fondateur du PPA-CI, Laurent Gbagbo, reste la figure centrale de la gauche ivoirienne. Son meeting récent de Yopougon, marqué par des déclarations chocs et la dénonciation du 4e mandat d’Alassane Ouattara, visait à remobiliser sa base, mais aussi à réaffirmer son rôle pivot. Pour l’ancien président, l’enjeu n’est pas seulement de rassembler les militants, mais aussi de se positionner comme l’homme autour duquel une nouvelle coalition de gauche pourrait s’articuler.
Une gauche en recomposition
Il est évident que les signaux venus des autres figures de la gauche accentuent cette dynamique. Charles Blé Goudé, avec son parti COJEP, Simone Ehivet Gbagbo, ancienne Première dame, et Ahoua Don Mello, candidat déclaré, multiplient les initiatives. Tous semblent disposés à avancer vers une coalition élargie, qui redonnerait du poids à une opposition morcelée depuis la présidentielle de 2020.
Le PPA-CI, en convoquant son Secrétariat général, chercherait donc à anticiper : faut-il jouer la carte d’une fusion des forces progressistes ou privilégier une posture de leadership qui impose aux autres de se rallier dans une logique de boycott qui fait son chemin?
À deux mois du scrutin, la recomposition de la gauche ivoirienne s’accélère. Face à un RHDP qui a déjà officialisé la candidature d’Alassane Ouattara, chaque mouvement d’opposition est scruté. Le PPA-CI sait qu’il lui faut à la fois maintenir sa cohésion interne, préserver l’aura de Gbagbo et s’ouvrir aux alliances pour espérer peser dans le rapport de forces électoral. Aussi, l’ancien chef d’État étant jusqu’ici, inéligible à la présidentielle d’octobre, la question du plan B, plus que jamais clivante su sein du PPA-CI, pourrait revenir dans les discussions.
Manifestement, la réunion du 21 août apparaît ainsi comme une étape clé : définir une stratégie claire entre affirmation partisane et logique de coalition. Le PPA-CI joue peut-être là une partie de son avenir. Avec lui, une gauche ivoirienne dont l’unité est éprouvée depuis une dizaine d’années.
M. G































