
Rejet des candidatures de Thiam et Gbagbo: le PPA-CI et le PDCI paient cash leurs choix stratégiques
Lemandatexpress – Objet de toutes les attentes, les candidatures de Laurent Gbagbo et de Tidjane Thiam ont été officiellement rejetées par le Conseil constitutionnel pour la présidentielle d’octobre 2025 en Côte d’Ivoire.
Le verdict est tombé, ce 8 septembre: ni l’ancien président Laurent Gbagbo ni l’ex-banquier international Tidjane Thiam ne seront sur la ligne de départ. Les deux figures majeures de l’opposition n’ont pas réussi à franchir les obstacles du Code électoral.
Un choc pour leurs partis
Le PPA-CI et le PDCI-RDA, principaux piliers de l’opposition, se retrouvent ainsi écartés de la compétition. Déjà coutumiers de la stratégie de la « chaise vide » lors des précédentes échéances, ils voient cette fois-ci leur insistance à miser exclusivement sur leurs leaders respectifs se retourner contre eux.
Les appels internes en faveur d’un « plan B » n’ont jamais prospéré. « Le plan A, B, C, c’est Gbagbo », répétaient les militants du PPA-CI, pendant que le PDCI s’accrochait à l’image d’un Tidjane Thiam « irremplaçable ».
Des obstacles juridiques insurmontables
Pour Tidjane Thiam, malgré l’organisation d’un congrès extraordinaire destiné à régulariser sa position de président du parti et sa renonciation à la nationalité française, l’absence de son nom sur la liste électorale a rendu sa candidature irrecevable.
Laurent Gbagbo, lui, a été doublement freiné : par sa condamnation dans l’affaire du braquage de la BCEAO et par son incapacité à obtenir le nombre requis de parrainages citoyens (54 977 sur 75 003).
Les « bannis » qualifiés
Paradoxalement, alors que Gbagbo et Thiam sont écartés, des figures marginalisées dans leurs propres camps se retrouvent qualifiées pour la présidentielle. Jean-Louis Billon, au PDCI, et Ahoua Don Mello, ex-PPA-CI, porteront leurs ambitions dans les urnes.
Cette situation ravive les tensions internes, notamment au PDCI où le soutien latent à Billon pourrait accentuer les divisions, malgré son investiture par le Congrès démocratique (CODE). Au PPA-CI, la question est désormais de savoir si les militants suivront le mot d’ordre de Laurent Gbagbo, décidé à contester la candidature d’Alassane Ouattara, ou s’ils accorderont une oreille à Don Mello.
Une stratégie à haut risque
Billon comme Don Mello avaient pourtant alerté leurs formations sur les dangers d’une ligne trop rigide. Le refus d’anticiper un scénario défavorable pour leurs leaders laisse aujourd’hui le PPA-CI et le PDCI sans candidats, au moment où s’ouvre une présidentielle décisive.
En pariant tout sur Gbagbo et Thiam, les deux partis ont pris le risque de l’exclusion. Ils en paient aujourd’hui le prix fort.
M. G






























