
USA: Donald Trump gracie plus de 1 500 personnes impliquées dans l’assaut du Capitole, une mesure controversée
Lemandatexpress – Le 20 janvier 2025, quelques heures après avoir prêté serment pour un second mandat à la présidence des États-Unis, Donald Trump a signé un décret présidentiel portant sur la grâce de plus de 1 500 personnes inculpées pour leur participation à l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021.
Cette décision, prise depuis le Bureau ovale, marque un acte symbolique fort dans son retour à la Maison-Blanche, et répond à une promesse faite durant sa campagne électorale.
Le décret, largement anticipé par ses partisans, a pour but d’annuler les condamnations de ceux qui avaient été impliqués dans les violences de ce jour fatidique. Parmi les graciés figurent des membres de groupes d’extrême droite, dont les dirigeants des Proud Boys et des Oath Keepers. Stewart Rhodes, le fondateur des Oath Keepers, et Enrique Tarrio, ancien chef des Proud Boys, avaient été condamnés respectivement à 18 et 22 ans de prison pour leur rôle dans l’organisation du complot sédicieux menant à l’attaque contre le Capitole. En signant la grâce, Trump met ainsi fin à des peines qui avaient profondément marqué l’après-6 janvier.
Dans un discours prononcé avant de signer le décret, Donald Trump a justifié son geste en qualifiant de « grave injustice nationale » les poursuites engagées contre les participants de l’insurrection. Selon lui, ces personnes avaient été « traitées avec une impitoyabilité absolue » par les juges et les procureurs. Il a ajouté que la grâce était une mesure nécessaire pour entamer un processus de « réconciliation nationale », visant à guérir les divisions du pays après les événements du 6 janvier.
Ce geste s’inscrit dans un contexte de réaffirmation de sa vision politique. Donald Trump, qui a souvent joué sur les ressorts de la polarisation et de l’identité de ses partisans, semble vouloir remettre au centre de son agenda la défense des valeurs qu’il attribue à ses électeurs, tout en cherchant à apaiser les tensions internes du pays.
Le texte du décret mentionne également une volonté de « rétablir la grandeur de l’Amérique », un leitmotiv récurrent dans les discours de Trump, qui considère son mandat comme une mission divine. Il n’a d’ailleurs pas hésité à évoquer son salut providentiel, affirmant que sa vie avait été préservée par Dieu pour mener ce combat.
La décision de Donald Trump, bien que saluée par ses partisans, soulève de nombreuses interrogations et critiques. Les démocrates et une partie de la société américaine dénoncent ce qu’ils considèrent comme un acte de clémence envers ceux qui ont contribué à une insurrection violente contre les institutions démocratiques du pays. Le timing et la portée de cette grâce risquent également d’alimenter un climat de division encore plus intense à l’approche des prochaines élections.
Elle ravive le débat sur la manière dont les responsables politiques devraient répondre aux événements du 6 janvier. Si certains y voient une volonté de promouvoir l’unité et de fermer un chapitre douloureux de l’histoire américaine, d’autres perçoivent cette grâce comme une tentative de Trump de réécrire l’histoire et de se réhabiliter politiquement, tout en renforçant le soutien de ses bases électorales.
Alors que les États-Unis s’engagent dans cette nouvelle phase de leur histoire sous un second mandat de Trump, la question de la réconciliation nationale reste au cœur des préoccupations. Toutefois, il semble que la route sera semée d’embûches, tant le pays est profondément divisé sur les événements du 6 janvier 2021 et les conséquences de cette insurrection sur la stabilité démocratique. La mesure de grâce de Trump pourrait bien être un élément clé dans la construction de ce nouveau chapitre, mais elle semble aussi marquer un profond fossé dans l’opinion publique..
Izoudine Youssef avec lapresse.fr