
Investissement, endettement, inflation, sécurité, etc. : les résultats mitigés de la Côte d’Ivoire à la lumière du Rapport Risque Pays 2025 de Bloomfield Intelligence
Le mercredi 16 avril 2025, Bloomfield Intelligence, la filiale d’intelligence économique de Bloomfield Investment Corporation, a présenté à Abidjan son Rapport Risque Pays Côte d’Ivoire 2025. Cet événement a réuni des acteurs économiques, financiers et des membres du gouvernement ivoirien.
Malgré une légère baisse de sa note de 6,5 à 6,3, la Côte d’Ivoire reste classée dans la catégorie des « risques faibles », avec un endettement qualifié de « modéré ». « Sur le climat des affaires, l’évaluation est restée constante à 6,5. Sur la performance macroéconomique, c’est resté très solide à 8,1. Sur la gestion des finances publiques, ça a été dégradé de 50 points de base surtout à cause de la configuration de la dette. Sur la solidité du système financier, ça a été dégradé de dix points de base et le risque sociopolitique a été dégradé de 40 points de base. La Côte d’Ivoire, l’année dernière, était à 6,5 et cette année, elle est descendue à 6,3. Ceci dit, elle demeure dans la catégorie des risques faibles. Nous encourageons les investisseurs à investir dans ce pays parce qu’il est dans la catégorie des risques faibles», a fait savoir Stanislas Zézé, Président Directeur Général de Bloomfield Investment.
L’expert a également souligné que la croissance économique reste « robuste » malgré les chocs extérieurs, mais que cette performance n’a pas l’impact. « On voit qu’il y a un décalage entre l’espérance de vie qui est à 58 ans comparée à 72 ans en moyenne mondiale, 61 ans en moyenne communautaire. Au Sénégal, il est à 67 ans, au Niger å 62 ans. C’est un vrai gap qui explique que la performance économique de la Côte d’Ivoire, qui est excellente, n’a pas l’impact social recherché. La croissance ne peut pas être inclusive si 80% de la richesse est produite par des multinationales étrangères. »
La quantité de la dette est relative
Concernant l’endettement, M. Zézé a précisé : « Le stock de la dette est de 51% aujourd’hui. En réalité, la quantité de dette que vous devez est relative. Le risque ne se pose pas là spécifiquement. Ce qui est pertinent, c’est de savoir si vous êtes capables de rembourser votre dette.
Abordant d’autres indicateurs, il a relevé que le taux d’inflation en Côte d’Ivoire qui reste 3,5%, est encore au-dessus de la norme communautaire qui est de 3%. Aussi, sur le plan sécuritaire, la Côte d’Ivoire a fait des progrès depuis 2013. L’indice de sécurité étant passé de 6,8 en 2010 à aujourd’hui 1,2. Mais le risque terroriste reste très important surtout dans le Nord, a prévenu Stanislas relevant un risque permanent.
Si le taux de chômage est passé de 6,6% en 2010 à 2,3% en 2023, le PDG de Bloomfield Investment pointe, cependant, que ce taux de chômage n’est non pertinent. « Ce qui est pertinent, dit-il, c’est la précarité de l’emploi qui est aujourd’hui à 73%. Le taux de pauvreté est passé de 54% en 2010 à 37% en 2024 ».
Bonne gouvernance et transparence
Enfin, M. Zézé a mis en avant la nécessité de renforcer la gouvernance et la transparence, notamment en digitalisant les déclarations de patrimoine. À ce sujet, Epiphane Zoro Ballo, président de la Haute Autorisé pour la Bonne Gouvernance, a indiqué : « Nous comptons 10 000 assujettis à la déclaration de patrimoine contre 4 000 au Sénégal et 5 000 au Burkina Faso. »
En définitive, ce rapport met en lumière les avancées économiques de la Côte d’Ivoire tout en soulignant les défis persistants en matière de développement humain, de sécurité net de gouvernance.
M.Galé
Lemandatexpress.net































