
Yapo Valérie prévient : « Si le PDCI ne choisit pas un nouveau candidat pour 2025, il risque de mourir petit à petit »
Lemandatexpress – Yapo Valérie, farouche dissidente de Tidjane Thiam, a réagi, ce jeudi, à la radiation de ce dernier de la liste électorale. Ce faisant, elle a invité le PDCI-RDA à désigner un nouveau candidat, estimant qu’il en va de la survie du parti.
Yapo Valérie ne mâche pas ses mots lorsqu’il s’agit du PDCI-RDA et surtout de Tidjane Thiam. Ce jeudi, en marge du procès qui l’oppose au président du PDCI-RDA, elle s’est exprimée sans faux-fuyants sur la radiation de ce dernier, en mettant en perspective l’avenir du parti.
Nullement surprise par la sanction qui s’est abattue sur l’ancien DG du Crédit Suisse, Yapo Valérie a cependant regretté ce dénouement, estimant avoir longtemps averti le PDCI-RDA.
« Madame le juge du tribunal de première instance, qui gérait le dossier de Monsieur Thiam avec toutes ces plaintes d’Ivoiriens réclamant sa radiation, a rendu son verdict. Et il a été radié de la liste électorale. C’est ce que je craignais depuis le départ. »
En effet, elle a rappelé avoir suggéré au PDCI-RDA de prévoir un plan B, en raison de la double nationalité de Thiam. Une alerte qui, selon elle, n’a malheureusement pas été suivie d’effet.
« Ils ont insisté, ils sont allés jusqu’à la Convention pour l’élire candidat du PDCI-RDA. Aujourd’hui, on le radie. Ça bloquerait le parti. » Pour elle, ce scénario était inévitable. « Parce que nous savons tous que nous sommes en politique et, si vous êtes candidat, vous n’êtes plus un citoyen lambda. Tous les cadavres vont sortir des placards, surtout celui de sa double nationalité. Or, la Constitution de Côte d’Ivoire stipule qu’il faut être exclusivement Ivoirien. Si vous ne l’êtes pas, vous ne pouvez pas prétendre à la présidence de la République. »
Choisir un nouveau candidat
Pour sauver ce qui peut encore l’être, Yapo Valérie lance un appel pressant aux militants du PDCI-RDA, les exhortant à choisir une alternative au président radié. « Nous devons nous réunir pour désigner un nouveau candidat, absolument, car nous voulons aller aux élections de 2025. Depuis 2010, nous n’avons pas participé à une élection présidentielle. Si le PDCI ne choisit pas un nouveau candidat, il risque de mourir petit à petit. D’ici fin mai, nous devons avoir un candidat qui remplit toutes les conditions, surtout les critères d’éligibilité ivoiriens », a-t-elle insisté, précisant qu’il n’est pas encore trop tard.
Pour Yapo Valérie, le PDCI doit se mettre en ordre de bataille et éviter de « bloquer le parti à cause de Tidjane Thiam ».
« On ne peut pas payer pour ses erreurs »
C’est pourquoi, contrairement au président du PDCI-RDA qui affirmait dans la foulée de la décision de justice qu’il restait l’unique candidat de sa formation pour l’échéance électorale d’octobre prochain, elle rétorque : « Ce que je peux dire, c’est qu’il n’est pas Dieu. Il ne peut pas affirmer qu’il sera le seul candidat alors qu’il y a d’autres personnes capables. Avant lui – il y a 23 ans – certains sont restés aux côtés du président Bédié, mon mentor, ils ont travaillé et appris de lui. Il y a Jean-Louis Billon, Thierry Tanoh, le maire de Cocody Jean-Marc Yacé, Konan Patrice, maire de Yamoussoukro… Ils sont nombreux. Il y a même des femmes. Et moi-même, je pourrais être candidate. »
De fait, Yapo Valérie balaie du revers de la main l’idée selon laquelle il n’y aurait pas de plan B en dehors de Thiam. « Nous n’allons pas payer pour ses erreurs. Il a fait preuve d’amateurisme. Il ne s’est pas préparé avant de prendre la tête du PDCI-RDA et encore moins avant d’annoncer sa candidature à la présidentielle de 2025 », a-t-elle conclu.
M. Galé































