
Mamadou Touré tacle l’opposition : « Vous avez en Côte d’Ivoire des putschistes qui rêvent qu’il n’y ait pas d’élections dans les délais constitutionnels. »
Lemandatexpress – Mamadou Touré, porte-parole adjoint du RHDP, dans une interview accordée à TV5, lundi 5 avril, a critiqué sans ménagement l’attitude de l’opposition ivoirienne en lien avec les élections présidentielles.
Face aux nombreuses revendications soulevées par l’opposition en vue de la présidentielle de 2025, Mamadou Touré a apporté des réponses directes sur la chaîne de télévision française. Considérant ces agitations comme une simple surenchère des opposants pour éviter la bataille démocratique, il qualifie de fallacieuses les accusations portées contre le pouvoir d’Abidjan.
À titre d’exemple, au sujet de la prétendue illégalité d’un quatrième mandat du président Ouattara, Touré déplore une tentative de sabotage des institutions républicaines. « On ne peut pas aspirer à gérer un pays sans respecter ses institutions, dit-il. Lorsque le Conseil constitutionnel, seul arbitre du jeu électoral et seule instance habilitée à interpréter la Constitution, affirme qu’avec la nouvelle Constitution M. Ouattara a la possibilité d’être candidat, il ne revient pas aux partis politiques de remettre cela en cause. »
Il a évoqué à ce propos l’exemple du Sénégal sous Abdoulaye Wade, où Macky Sall avait participé aux élections malgré la validation par le Conseil constitutionnel d’un mandat supplémentaire pour le président sortant. Une élection organisée, rappelle-t-il, par le ministère de l’Intérieur et remportée par Macky Sall.
Évoquant également le cas d’Ousmane Sonko et de Bassirou Diomaye Faye lors de l’élection présidentielle de mars 2024, le ministre Touré a salué la maturité démocratique du peuple sénégalais : « Ils dénoncent certes, mais une fois les décisions institutionnelles prises, ils trouvent les mécanismes internes pour faire valoir leurs idées et assurer l’alternance. »
Un comportement qu’il estime à l’opposé de la scène politique ivoirienne. « En Côte d’Ivoire, il y a tout sauf des démocrates. Vous avez des putschistes, des personnes qui ne respectent pas les règles démocratiques et qui rêvent qu’il n’y ait pas d’élections dans les délais constitutionnels. Mais rappelez-vous qu’au Sénégal, c’est l’opposition et toute la classe politique qui se sont battues pour le maintien du calendrier électoral. »
Face aux tensions anticipées autour de l’élection d’octobre 2025, M.Touré affiche une fermeté sans faille : « On ne l’a pas accepté en 2020, on ne l’acceptera pas en 2025 », avertit-il, accusant une partie de l’opposition de chercher à empêcher la tenue des élections dans les délais impartis pour plonger le pays dans l’incertitude.
Interrogé sur les revendications de l’opposition, notamment concernant la liste électorale ou le dialogue politique, le ministre de la Jeunesse a été catégorique : « Nous avons dialogué en 2021. Tous les points soulevés par l’opposition ont été examinés. Ce dialogue a permis de fixer des principes, notamment sur la Commission électorale indépendante. »
Selon lui, ce que l’opposition cherche à travers ce dialogue politique, c’est en réalité un prétexte pour remettre en cause les acquis démocratiques et empêcher la tenue d’élections à temps.
Enfin, sur la radiation de Tidjane Thiam de la liste électorale, Touré s’est abstenu de tout commentaire. Il a toutefois rappelé que la loi en question, adoptée en 1961, est antérieure à la naissance de Thiam. Cette loi sur la nationalité, précise-t-il, a permis à son père, Amadou Thiam, de devenir Ivoirien par naturalisation. « Quand on aspire à gérer un pays, on ne dénigre pas ses lois », a-t-il martelé.
Martial Galé































