
Remise du Prix Houphouët-Boigny : Da Costa milite pour une voix africaine renforcée dans les instances internationales
Lemandatexpress – Le 22 mai 2025, à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix Félix Houphouët-Boigny Unesco pour la recherche de la paix, tenue au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire, le Président du Conseil européen et ancien Premier ministre portugais, Antonio Luis Santos Da Costa, a lancé un vibrant appel à la création d’une nouvelle alliance Afrique-Europe. Cette alliance, selon lui, doit être à l’avant-garde de la promotion du multilatéralisme pour un monde plus sûr, plus juste et durable.
Lauréat du Prix Félix Houphouët-Boigny 2024, Antonio Da Costa a tenu à rendre hommage à la mémoire du premier Président ivoirien, Félix Houphouët-Boigny, dont il a rappelé la célèbre maxime : « La paix, ce n’est pas un vain mot. C’est un comportement ». Dans un monde secoué par des crises militaro-politiques persistantes, il a souligné l’urgence de faire de la paix un engagement concret et partagé à l’échelle mondiale.
Lors de son discours prononcé devant un parterre de personnalités, dont le Président ivoirien Alassane Ouattara, la Première Dame Dominique Ouattara, et le Président togolais Faure Essozimna Gnassingbé, Da Costa a dénoncé les graves violations des droits humains observées notamment à Gaza, au Soudan et en République démocratique du Congo. Il a plaidé pour une réforme des instances internationales afin d’offrir à l’Afrique une voix plus forte et plus équitable, notamment au sein du Conseil de sécurité de l’ONU et des institutions financières internationales.
Le chef de l’exécutif européen a également salué l’engagement du Président Ouattara, protecteur du Prix Houphouët-Boigny depuis la disparition du Président Henri Konan Bédié, pour sa constance dans la promotion de la paix et de la stabilité sur le continent africain.

Une reconnaissance de la diaspora africaine en Amérique latine
L’édition 2024 du Prix a également mis à l’honneur la Fondation latino-américaine Azucar, à qui le jury a décerné un Prix spécial. Sa directrice, Sonia Viveros, a salué cette reconnaissance comme une opportunité historique de resserrer les liens entre les Africains du continent et ceux de la diaspora, encore marqués par les séquelles de la traite négrière. Elle a exprimé sa gratitude pour la reconnaissance de plus de 30 ans de lutte en faveur des communautés afro-descendantes d’Amérique.
La Directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, a qualifié cette distinction de « prix né de l’Afrique, mais résolument mondial ». Elle a également souligné la capacité de la Côte d’Ivoire à accueillir de grandes manifestations internationales et son rôle exemplaire dans la préservation de la stabilité régionale. À cette occasion, elle a été élevée au rang de Commandeur de l’Ordre national ivoirien, distinction qui lui a été remise par le Grand Chancelier Ally Coulibaly.
Le Président du jury, le Dr Denis Mukwege, lauréat du Prix Nobel de la paix, a pour sa part dénoncé les « doubles standards » dans la gestion des conflits dans le monde. Il a vivement interpellé la communauté internationale sur l’indifférence face aux drames africains, en particulier en République démocratique du Congo. « L’Afrique ne peut continuer à saigner dans l’indifférence », a-t-il martelé.
Cette édition du Prix Félix Houphouët-Boigny a ainsi été marquée par des appels puissants à la justice, à la paix, à la reconnaissance des droits humains, et à une coopération renforcée entre l’Afrique et le reste du monde. Un message fort dans un contexte mondial où les idéaux de paix ont plus que jamais besoin de défenseurs engagés.
Izou Dine































