
Gbagbo monte au créneau depuis Port-Bouët : « Ceux qui ont fait la liste savent que je ne suis pas un voleur »
Lemandatexpress – C’est un Laurent Gbagbo combatif qui s’est présenté ce samedi devant une foule de militants rassemblés dans la commune de Port-Bouët. Le président du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) y animait un meeting dans le cadre de l’opération « Côcôcô », tournée nationale visant à mobiliser la base du parti en vue des échéances électorales de 2025.
L’occasion pour l’ancien président de revenir avec vigueur sur son retrait de la liste électorale définitive publiée quelques jours plus tôt par la Commission électorale indépendante (CEI).
Radié pour la deuxième fois consécutive d’une liste électorale – comme en 2020 –, Laurent Gbagbo a dénoncé une manœuvre politique délibérée destinée à l’écarter de la course à la présidentielle. « Ceux qui ont fait la liste savent que je ne suis pas un voleur », a-t-il déclaré, visiblement indigné. L’ancien chef de l’État estime qu’il est victime d’une injustice orchestrée par le pouvoir en place. « Mais comme ils veulent qu’on se batte, on va se battre », a-t-il lancé, sous les acclamations de ses partisans.
Pour le leader du PPA-CI, cette exclusion est bien plus qu’un simple incident administratif : c’est une atteinte à ses droits civiques et à la démocratie ivoirienne. Il voit derrière cette décision une volonté manifeste de l’écarter du jeu politique, alors même que sa candidature à la présidentielle de 2025 est attendue par une frange importante de la population. « Je me battrai pour mon honneur, je me battrai pour mon pays », a-t-il martelé avec gravité.
Dans un discours empreint de défi et d’accusations, Gbagbo n’a pas hésité à pointer du doigt le pouvoir en place. Il a notamment mis en cause l’éligibilité du président Alassane Ouattara, insinuant que celui-ci ne devrait pas se représenter. « Ceux qui s’oublient, il faut qu’ils se souviennent que c’est eux qui sont inéligibles », a-t-il lancé, avant d’ajouter dans une formule provocatrice : « Celui qui veut faire tout pour être candidat, on fera tout pour qu’il ne soit pas candidat. »
Ce discours sonne comme une déclaration de guerre politique. Laurent Gbagbo entend bien ne pas rester silencieux face à ce qu’il considère comme une dérive du système électoral. Il affirme qu’il utilisera tous les moyens légaux et politiques pour se faire réintégrer sur la liste électorale et continuer le combat pour une Côte d’Ivoire démocratique.
Alors que le climat politique se tend à l’approche de 2025, cette prise de parole marque un tournant. Gbagbo, malgré les obstacles, reste déterminé à jouer les premiers rôles.
Martial Galé