
Côte d’Ivoire : la CEI digitalise le parrainage citoyen pour la présidentielle de 2025
Lemandatexpress – À quatre mois de l’élection présidentielle prévue le 25 octobre 2025, la Commission Électorale Indépendante (CEI) opère un tournant technologique majeur dans l’organisation du scrutin. Conformément à un décret pris en Conseil des ministres, suite à sa proposition, une solution numérique a été introduite dans le dispositif de collecte des parrainages citoyens exigés pour la validation des candidatures.
C’est une première dans l’histoire électorale ivoirienne : le parrainage citoyen, instauré lors de la présidentielle de 2020, sera désormais en partie collecté numériquement. Cette décision, communiquée par la CEI, ce jeudi 26 juin, vise à renforcer la transparence, la traçabilité et la sécurité de cette étape cruciale du processus.
Selon la note de la Commission électorale consultée par lemandatexpress.net, chaque candidat ou son coordonnateur central dûment mandaté recevra cent (100) kits de collecte, composés notamment d’un terminal sécurisé, d’un registre électronique, de fichiers Excel et d’accessoires de connexion. Ces outils permettront d’enregistrer les données des parrains, avec authentification biométrique pour éviter tout risque de parrainage multiple. En cas d’empêchement technique, une solution manuelle (via un fichier Excel sécurisé) reste autorisée.
Cette innovation répond aux enseignements tirés de la présidentielle de 2020 et aux recommandations des partis politiques et acteurs du processus électoral, notamment sur la nécessité de sécuriser et fiabiliser la collecte, justifie la CEI. Ainsi, le parrainage se fera exclusivement à partir de la Liste Électorale Définitive (LED), un gage supplémentaire de légitimité et de fiabilité.
Aussi, l’organe en charge des élections a annoncé la période officielle de collecte des parrainages qui s’étendra du 1er juillet au 26 août 2025. Pendant ces huit semaines, les candidats pourront parcourir le territoire national pour solliciter le soutien citoyen requis. Pour rappel, chaque prétendant à la magistrature suprême doit recueillir un nombre minimum de parrainages répartis dans un certain nombre de régions administratives, conformément aux dispositions du Code électoral.
Formation, encadrement, déploiement
Pour garantir une application rigoureuse et équitable de ce nouveau système, la CEI a engagé une vaste campagne d’information et de formation. Depuis le 17 juin, ses commissaires superviseurs sillonnent les régions pour sensibiliser les populations aux nouvelles modalités. Une première session de formation a été organisée le 23 juin à l’intention des coordonnateurs centraux et collecteurs régionaux désignés par les candidats potentiels. Ceux-ci devront à leur tour former leurs équipes de terrain.
Par ailleurs, à compter du 3 juillet, la CEI organisera chaque jeudi des sessions hebdomadaires de formation pour toutes les personnalités ayant transmis la liste de leurs collecteurs. Des agents techniques ont également été déployés dans chaque chef-lieu de région et de département pour assurer un appui de proximité tout au long de la période de collecte.
La Commission électorale a tenu à rappeler que, s’agissant de la validation des candidatures, elle n’est qu’un organe de transmission. Le contrôle de l’éligibilité, notamment des parrainages, revient exclusivement au Conseil constitutionnel, qui travaille en collaboration avec la CEI pour vérifier la conformité des dossiers.
« Toutes les personnalités désireuses de se porter candidates recevront, sans exception, l’équipement, la documentation et l’accompagnement nécessaires pour la collecte des signatures », a assuré Alain Dogou, 2e Vice-Président de la CEI, faisant lecture du communiqué.
Enfin, la CEI a lancé un appel aux populations et particulièrement aux électeurs, afin qu’ils réservent un accueil favorable aux collecteurs de parrainages. Leur rôle, souligne-t-elle, est essentiel au bon déroulement du processus démocratique et à la pleine expression du pluralisme électoral
M.Galé































