
Culture: « Toupkê », un film de Charles Kouakou, qui célèbre la paix par la tradition
Lemandatexpress – Réalisé par Charles Kouakou sur une idée de la ministre-gouverneure du district autonome des Lacs, Raymonde Goudou Coffie, et co-financé par le ministère de la Culture et de la Francophonie, Toupkê est un film de 52 minutes qui fait le pari de la culture pour promouvoir la paix et la cohésion sociale en Côte d’Ivoire.
Tournée en seulement 15 jours, cette fiction inspirée de faits sociaux met en lumière la puissance des alliances interethniques dans la résolution pacifique des conflits.
L’intrigue suit deux policiers, le capitaine Yao et le lieutenant Togba, amis et collègues, confrontés à une tragédie familiale dans un hôpital, quelques heures seulement après leur service. M. Atta, beau-frère du capitaine Yao, y succombe à une hémorragie. Très vite, la douleur laisse place à la colère : la famille du défunt, de l’ethnie Brong, envisage de porter plainte. Mais grâce aux liens coutumiers qui unissent les Brong et les Baoulé, les tensions sont désamorcées, et le conflit se règle selon les traditions ancestrales.

Pour Charles Kouakou, le message est clair : « Ce film vise à montrer que nos coutumes, nos alliances traditionnelles, sont des leviers puissants pour préserver la paix, pour apprendre à pardonner et à vivre ensemble. » Le réalisateur prévoit d’ailleurs une caravane en collaboration avec la Chambre des rois et chefs traditionnels, pour projeter le film à l’intérieur du pays, suivi d’échanges avec les populations, notamment les jeunes.
« Il faut que la nouvelle génération sache ce que signifient les alliances ethniques, ce qu’on peut faire ou ne pas faire entre alliés. On n’a pas le droit de verser le sang de notre frère ivoirien. Ce film veut aussi sensibiliser contre les manipulations politiques, surtout à l’approche des élections », a-t-il souligné.

Le représentant de la ministre de la Solidarité, de la Cohésion sociale et de la Lutte contre la pauvreté, Myss Belmonde, a salué une œuvre qui s’inscrit pleinement dans les missions de son département. « La diffusion de ce film constitue un outil puissant pour faire connaître les valeurs de paix ancrées dans notre culture. Il rappelle que, malgré nos différences, les Ivoiriens partagent des liens profonds, capables d’empêcher les crises si on sait les faire revivre. »
Présent également à cette cérémonie, le directeur de cabinet de la ministre-gouverneure des Lacs a transmis le message de gratitude de Raymonde Goudou Coffie, empêchée. Il a rappelé que la création du district autonome des Lacs en 2021, sur instruction du président Alassane Ouattara, vise à faire de cette entité un pôle de développement, avec la culture comme catalyseur.
« Sans culture, il n’y a pas de développement », a-t-il insisté. La preuve, en initiant le festival Zarama qui signifie trois étoiles, la ministre entend promouvoir les richesses culturelles de la région du Bélier, mais aussi ancrer la culture au cœur du vivre-ensemble et de la cohésion nationale. C’est donc tout à fait logique qu’elle accepte de financer la réalisation de ce film avec l’appui du ministère de la culture. Car à l’en croire, la culture et la paix vont de pair.
Le film Toupkê, soutenu par le ministère de la Culture et de la Francophonie, devient ainsi un instrument de sensibilisation à la paix, au pardon, à la fraternité et à la connaissance de soi. Il montre que dans la Côte d’Ivoire d’hier comme d’aujourd’hui, les traditions ne sont pas un frein, mais un socle sur lequel bâtir l’avenir.
Abran Saliho






























