
Alassane Ouattara se déclare candidat à la présidentielle 2025 pour plusieurs raisons
Lemandatexpress – C’est désormais officiel. Le président Alassane Ouattara se lance dans la course à l’élection présidentielle du 25 octobre 2025. Après de longs mois de spéculations, d’interrogations, de sollicitations diverses, le chef de l’État ivoirien a tranché : il sera candidat à sa propre succession.
L’annonce a été faite ce mardi 29 juillet lors d’une adresse solennelle à la Nation. Du haut de ses 83 ans, l’homme d’État, artisan du “second miracle ivoirien”, comme l’appellent certains, a expliqué sa décision comme étant motivée par le devoir patriotique face aux enjeux du moment. Dans son allocution, Alassane Ouattara confie avoir longuement mûri sa décision, comme promis le 22 juin dernier lors du Congrès ordinaire du RHDP.
Il dit avoir été touché par les nombreux appels à la candidature venus des quatre coins du pays : « Depuis plusieurs mois, je reçois de nombreux appels de nos compatriotes concernant ma candidature à l’élection présidentielle. Des femmes et des jeunes de toutes les régions de Côte d’Ivoire, des anonymes dans nos quartiers, dans nos villes et nos villages. »
La pression populaire
Cette pression populaire semble avoir pesé dans la balance, même si, en mars 2020, il annonçait vouloir transmettre le pouvoir à une génération plus jeune. « Je l’ai dit parce que je crois en l’alternance et à la transmission générationnelle. Je tiens aussi à la parole donnée. »
Mais à l’en croire, les réalités sécuritaires, économiques et géopolitiques de la sous-région ont fait primer le devoir sur l’intention initiale. « Les années passées à la tête de notre pays m’ont fait comprendre que le devoir peut parfois transcender la parole donnée de bonne foi. […] En effet, à l’occasion de ma prestation de serment, j’ai pris l’engagement de servir la Côte d’Ivoire, de la protéger, de veiller à l’unité nationale, à l’intégrité du territoire et de travailler au bien-être du peuple ivoirien. »
Légalement, Alassane Ouattara assure que rien ne l’empêche de se représenter. « Oui, je suis candidat parce que la Constitution de notre pays m’autorise à faire un autre mandat et ma santé le permet. »
Un mandat sous le sceau de la transmission
Sur ce point, l’ancien haut fonctionnaire du FMI veut rassurer : il a l’énergie et la volonté nécessaires pour continuer à diriger le pays dans cette période complexe. « Je suis candidat parce que notre pays fait face à des défis sécuritaires, économiques et monétaires sans précédent, dont la gestion exige de l’expérience. […] La menace terroriste grandit dans la sous-région et les incertitudes économiques au niveau international constituent un risque pour notre pays.»
S’il est réélu, ADO promet un mandat charnière, qu’il présente comme celui de la transmission générationnelle. Une manière d’inscrire cette candidature dans une logique de continuité mais aussi de transition, avec une nouvelle équipe à ses côtés. « Ce nouveau mandat sera celui de la transmission générationnelle avec l’équipe que je mettrai en place. Nous pourrons consolider les acquis et nous continuerons à améliorer le quotidien de nos compatriotes, notamment les plus vulnérables. »
Confiance et engagement renouvelé
En bon stratège, Alassane Ouattara ancre sa candidature dans une volonté de consolidation des acquis, de paix et de prospérité. Il s’adresse directement Ivoiriens avec une promesse claire : « Vous pouvez me faire confiance. Je suis déterminé à consacrer toute mon énergie à notre chère Côte d’Ivoire et à tous ses habitants. »
Au-delà du discours, cette décision ouvre une nouvelle séquence politique majeure dans le pays. Avec cette annonce, le chef de file du RHDP lance un message fort à ses adversaires, à son électorat, mais aussi à la communauté internationale : il reste aux commandes, et ce, dans un contexte régional marqué par des transitions brutales et des incertitudes.
La présidentielle du 25 octobre s’annonce donc cruciale. Et pour Alassane Ouattara, elle sera, dit-il, « l’occasion de confirmer une fois de plus la force de nos institutions et l’enracinement de notre démocratie. »






























