
Presidentielle 2025: Après le “cas de force majeure”, le président Ouattara invoque la sécurité et l’économie pour un 4ᵉ mandat
Lemandatexpress – Après des mois de spéculations alimentées par ses partisans comme par ses opposants, Alassane Ouattara a tranché. Le président ivoirien a officiellement annoncé, ce mardi 29 juillet, sa candidature à l’élection présidentielle prévue en octobre prochain.
« Je suis candidat, parce que je veux que notre chère Côte d’Ivoire continue de demeurer un pays prospère, en paix et en sécurité », a-t-il déclaré dans une allocution télévisée.
À 83 ans, celui qui dirige la Côte d’Ivoire depuis 2011 justifie ce choix par sa capacité à répondre aux défis « sécuritaires, économiques et monétaires sans précédent » que traverse le pays. Il invoque aussi la Constitution, qui l’autoriserait à briguer un nouveau mandat, ainsi que sa santé, qu’il assure être compatible avec les exigences de la fonction.
En effet, cette annonce intervient dans un climat politique tendu, marqué par l’insistance de son parti, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), à le voir rempiler. Fin juin, alors absent, ses partisans avaient adopté par acclamation une résolution le désignant comme candidat naturel, saluant son bilan de « champion du développement » et l’érigeant en garant de la stabilité nationale et sous-régionale.
Cependant, cette décision risque de raviver les tensions. En 2020, la candidature de Ouattara pour un troisième mandat, considérée comme anticonstitutionnelle par l’opposition, avait été vivement contestée. Le boycott du scrutin par ses principaux rivaux avait débouché sur la création d’un « Conseil national de transition », dirigé par l’ancien président Henri Konan Bédié. La tentative s’était soldée par une vague d’arrestations et d’incarcérations.
À l’époque, le président Ouattara avait pourtant annoncé son retrait de la scène politique, avant de revenir sur sa décision après la mort soudaine de son dauphin désigné, Amadou Gon Coulibaly. Il avait évoqué un « cas de force majeure », une justification qui n’avait pas convaincu ses détracteurs. Lors de ce scrutin sous haute tension, un seul adversaire, Kouadio Konan Bertin dit « KKB », avait osé se présenter, récoltant moins de 2 % des suffrages. Le bilan officiel avait fait état d’au moins 87 morts et près de 500 blessés.
« Le devoir peut transcender la parole donnée »
Revenant sur ses déclarations passées, le chef de l’État a assumé son revirement : « En mars 2020, j’avais décidé de transférer le pouvoir à une jeune génération. […] Toutefois, les années passées à la tête de notre pays m’ont fait comprendre que le devoir peut parfois transcender la parole donnée de bonne foi. ».
En gros, après la force majeure, le président Alassane Ouattara justifie ce quatrième mandat par son expérience acquise à la tête de pays qui lui permettra de mieux gérer les questions de sécurité et d’économie.
Toutefois, contrairement à celle de 2020, pour cette élection, Alassane Ouattara devrait affronter plusieurs figures de l’opposition, sous réserve qu’elles obtiennent les parrainages requis : Simone Ehivet Gbagbo, Pascal Affi N’Guessan ou encore Jean-Louis Billon. En revanche, deux poids lourds seront absents du scrutin. Tidjane Thiam, récemment élu à la tête du PDCI, et l’ancien président Laurent Gbagbo ont été radiés des listes électorales. Tous deux contestent cette exclusion et mènent un bras de fer juridique et politique pour obtenir leur réintégration.
Il faut souligner que l’ouverture du dépôt des candidatures, entamée le 26 juillet, prendra fin fin août. Le premier tour de la présidentielle est prévu pour le 25 octobre.
Abran Saliho






























