
Lutte contre la traite des personnes: La ministre Belmonde interpelle familles et institutions
Lemandatexpress – À l’occasion de la 13e Journée mondiale de lutte contre la traite des personnes, la Côte d’Ivoire, à l’instar de la communauté internationale, a marqué un temps fort ce mercredi à l’auditorium du ministère des Affaires étrangères. Une cérémonie solennelle présidée par Miss Belmonde Dogo, ministre de la Solidarité, de la Cohésion sociale et de la Lutte contre la pauvreté, également 3e vice-présidente du Comité national de lutte contre la traite des personnes.
Placée sous le thème « La traite des personnes est un crime organisé. Mettons fin à l’exploitation », cette édition a été l’occasion pour la ministre de lancer un appel fort à la nation. Dénonçant un fléau qualifié d’« esclavage des temps modernes », elle a insisté sur l’urgence d’une mobilisation collective, citoyenne et gouvernementale, face à un phénomène qui, selon ses mots, « continue de nuire à la santé mentale, physique et à la vie tout entière des populations ».
En effet, au-delà des formes classiques d’exploitation, Miss Belmonde Dogo a alerté sur l’émergence de nouvelles pratiques de traite, notamment les escroqueries à la migration, souvent basées sur de fausses promesses d’emploi à l’étranger. « Les victimes, une fois recrutées, sont séquestrées, privées de leurs pièces, contraintes de recruter d’autres personnes et menacées », a-t-elle déploré.
Face à ces dérives, la ministre appelle à repenser la prévention, en plaçant les familles au cœur du dispositif. « La traite commence souvent dans les foyers. On ne peut pas dire qu’on est pauvre quand on trouve trois millions pour envoyer un enfant traverser la mer. Cet argent peut financer une activité en Côte d’Ivoire », a-t-elle dénoncé, dans un ton franc et direct.

Fière des avancées enregistrées, la ministre a rappelé les mesures prises par l’État ivoirien : adoption de plusieurs lois spécifiques, mise en place d’organes de coordination et de surveillance, création de l’Unité de lutte contre la criminalité transnationale organisée (UCT), ou encore élaboration du Mécanisme national de référencement (MNR). Elle a salué à cet effet le leadership du président Alassane Ouattara et remercié les partenaires techniques et financiers, notamment les agences onusiennes et l’ambassade des États-Unis, pour leur appui constant.
« Ne sacrifions pas notre jeunesse »
La ministre a particulièrement insisté sur la nécessité de responsabiliser la jeunesse ivoirienne et de valoriser les opportunités locales : formations professionnelles, programmes de l’Agence Emploi Jeunes, ou encore les initiatives du ministère de l’Enseignement technique. « La Côte d’Ivoire est une terre d’hospitalité. Alors pourquoi nos frères des pays voisins viennent s’installer ici pendant que nos jeunes rêvent d’ailleurs ? », s’est-elle interrogée.
Poursuivant, elle a mis en garde : « Si nous laissons notre jeunesse partir, nous aurons échoué. On aura bâti des infrastructures en béton, mais raté l’essentiel : le capital humain. » Elle a appelé à une prise de conscience collective sur les richesses du pays son sol, son agriculture, sa jeunesse et à un engagement national pour que d’ici 2026, « des progrès significatifs soient visibles dans chaque village, chaque région ».

Optimiste, Miss Belmonde Dogo a conclu son intervention en encourageant la poursuite d’une synergie d’actions entre l’État, les partenaires, la société civile et les familles.
Plusieurs organisations internationales, partenaires présentes dont l’OIM, l’ONU-DC et bien d’autres sans oublier l’ambassade des États-Unis en Côte d’Ivoire , ont réitéré leurs engagements à accompagner la Côte d’Ivoire dans cette dynamique.
Abran Saliho






























