
Économie bleue: un atelier à Dabou pour vulgariser l’Accord BBNJ et renforcer la gouvernance des océans
Lemandatexpress — La Côte d’Ivoire a réaffirmé, ce vendredi à l’hôtel Akparo de Dabou, son engagement à préserver les océans et à promouvoir une économie bleue durable. À l’initiative de la Direction de l’économie bleue et de l’environnement côtier (DEBEC), un atelier de vulgarisation de l’Accord BBNJ — traité international sur la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine au-delà des juridictions nationales — a réuni administrations publiques, secteur privé, chercheurs, société civile et communautés côtières.
Adopté par les Nations Unies le 19 juin 2023, cet accord constitue le troisième instrument d’application de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNDUM). Ratifié par la Côte d’Ivoire le 4 juin 2025, il représente un tournant majeur dans la lutte contre l’appauvrissement des ressources marines en haute mer. Le pays, premier en Afrique de l’Ouest à franchir ce pas, entend ainsi jouer un rôle de premier plan dans la gouvernance régionale et internationale des océans.
Si l’Accord BBNJ est salué par la communauté internationale comme un outil juridique robuste, il reste encore peu connu en Côte d’Ivoire. L’atelier de Dabou visait précisément à combler ce déficit d’information en facilitant la compréhension et l’appropriation du traité par l’ensemble des parties prenantes. Les échanges ont porté sur ses dimensions juridiques, environnementales, économiques et techniques, avec un accent particulier sur la coopération scientifique et la gestion durable des ressources.

Une ambition affirmée pour l’économie bleue
Représentant le ministre Assahoré Konan Jacques, ministre en charge de l’Environnement, M. Kassé Arsène a souligné que la ratification de cet accord reflète l’ambition du gouvernement ivoirien. « La Côte d’Ivoire dit-il, affirme son leadership régional et international en matière de gouvernance de l’océan et de transition vers une économie bleue durable et inclusive. »
Il a toutefois insisté sur la nécessité d’une mobilisation collective : « Cet accord ne sera efficace que si chaque État, chaque acteur et chaque citoyen s’engage activement dans sa mise en œuvre. » Un appel clair à l’action, invitant toutes les composantes de la société à s’approprier ce texte et à contribuer à sa réussite.
La recherche scientifique au cœur du dispositif
Pour le directeur général de la DEBEC, Yao N’da Firmin, la réussite du BBNJ passe par un investissement massif dans la recherche scientifique en haute mer. Il a annoncé la création, d’ici la fin août, d’un comité d’experts pluridisciplinaires chargé d’éclairer les décisions nationales et de coordonner les initiatives.

Cette orientation confirme la volonté de la Côte d’ivoire d’intégrer la science au cœur de sa stratégie maritime, en lien avec la coopération internationale et la formation des acteurs locaux.
Le 9 juin dernier, lors du Sommet de Nice sur l’Océan, le Premier ministre Robert Beugré Mambé a officiellement remis au Secrétariat général de l’ONU l’acte de ratification ivoirien, marquant ainsi l’entrée en vigueur de l’engagement national.
Opportunités offertes par l’Accord
L’atelier de Dabou ne se limitait pas à une simple session d’information. Il visait également à recueillir les préoccupations et recommandations des participants en vue de l’élaboration d’un plan d’action national pour la mise en œuvre effective de l’Accord BBNJ. À terme, il s’agit de traduire les engagements internationaux en mesures concrètes sur le terrain : protection des écosystèmes marins, partage équitable des bénéfices issus des ressources génétiques marines, renforcement des capacités locales et lutte contre la pollution en haute mer.
Cet engagement s’articule autour des enjeux cruciaux que sont: la consolation de la gouvernance maritime en Côte d’Ivoire, le renforcement de la résilience écologique face aux menaces environnementales et le développement d’une économie bleue inclusive et durable.
Les participants à cet atelier devraient repartir avec une meilleure compréhension des opportunités offertes par l’Accord BBNJ et de leurs responsabilités dans sa mise en œuvre. Un premier pas décisif pour que la Côte d’Ivoire devienne, au sein de la région ouest-africaine, un modèle de gestion durable des océans.
Martial Galé































