
Présidentielle 2025 : La candidature controversée d’Ahoua Don Mello fragilise le camp Gbagbo
Lemandatexpress – L’annonce de la candidature d’Ahoua Don Mello à la présidentielle du 25 octobre 2025 a créé une onde de choc au sein du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI). Fidèle compagnon de Laurent Gbagbo, l’ancien ministre de l’Équipement dit vouloir éviter que son parti se retrouve absent de la compétition, puisque le fondateur du mouvement reste pour l’heure inéligible. Mais sa démarche est perçue comme une trahison dans l’entourage de l’ex-chef de l’État.
Selon Jeune Afrique du 18 août 2025, c’est le 31 juillet dernier, sur un plateau de télévision, qu’Ahoua Don Mello a appris sa mise à l’écart de la vice-présidence exécutive du PPA-CI, où il avait la charge des Lacs et de la Promotion du panafricanisme. Une décision de Laurent Gbagbo, intervenue quelques heures après que Don Mello a officialisé sa candidature.
En effet, l’ancien ministre justifie sa démarche comme une stratégie pour éviter l’isolement du parti, Laurent Gbagbo n’étant pas inscrit sur la liste électorale. « « Une décision n’est pas un verset biblique. Même l’ancien Testament est devenu le nouveau Testament pour s’adapter aux nouvelles réalités. La liste définitive a été publiée et il n’y a pas son nom. Soit on boycotte une fois de plus l’élection, au risque de voir le parti disparaître progressivement, soit on prévoit des candidatures de précaution.», a-t-il déclaré à Jeune Afrique, défendant l’idée de « candidatures de précaution ».
Mais au sein du PPA-CI, l’initiative passe mal. « Pour nous, cette candidature est un non-événement. Gbagbo a été investi lors d’une convention, et nous appliquons les décisions du parti », a confié un cadre, cité par le magazine panafricain. Le président exécutif, Sébastien Dano Djédjé, a également pris ses distances en parlant d’une « décision personnelle ».
Fracture et tensions internes
Depuis cette annonce, les tensions se multiplient. Des militants accusent Don Mello d’avoir brisé l’unité autour de Gbagbo, tandis que certains cadres, comme Fernand Ahilé, récemment sanctionné, estiment au contraire que sa démarche est « logique » face à l’inéligibilité persistante du fondateur.
Don Mello affirme que « Laurent Gbagbo est pris en otage » par des cercles restreints, où l’influence de son épouse, Nadiani Bamba, est souvent pointée du doigt. En parallèle, il s’est rapproché de Simone Ehivet Gbagbo et de Charles Blé Goudé, qui cherchent aussi à exister sur l’échiquier politique.
« Laurent Gbagbo est pris en otage et les Ivoiriens le découvriront avec le temps. Les militants de la 25e heure ne le connaissent pas mieux que moi. Ceux qui ont créé le PPA-CI ont été écartés », estime Don Mello. En coulisses, selon Jeune Afrique, plusieurs cadres critiquent notamment la place qu’occupe Nadiani Gbagbo, l’épouse de Laurent Gbagbo, dans la vie du parti.
Si beaucoup doutent de la capacité de Don Mello à peser sur l’élection, sa candidature risque néanmoins d’accentuer les divisions de la gauche ivoirienne. Certains soupçonnent même le pouvoir en place d’encourager en coulisses cette initiative pour affaiblir le PPA-CI – accusation rejetée par l’intéressé.
À quelques jours de la clôture du dépôt des dossiers de candidature, fixée au 26 août, le PPA-CI reste focalisé sur la bataille pour obtenir la réinscription de Laurent Gbagbo sur les listes électorales. Le parti continue de mobiliser ses militants, notamment après la grande marche commune avec le PDCI organisée le 9 août à Yopougon sans oublier l’opération Côcôcô dont l’étape de Yopougon a eu lieu le samedi 16 août dernier.
Abran Saliho avec Jeune Afrique































