
Côte d’Ivoire/JMNC : Le gouvernement révèle son ambition pour la filière coco
À l’occasion de la Journée Mondiale de la Noix de Coco (JMNC), célébrée chaque 2 septembre depuis 1975, la Côte d’Ivoire affirme haut et fort son ambition de repositionner la filière cocotier comme pilier de son développement agricole
Dans une déclaration solennelle, le ministre d’État, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières (MEMINADER PV), Kobenan Kouassi Adjoumani, a salué le potentiel exceptionnel de la noix de coco et annoncé des réformes majeures pour en assurer la compétitivité et la durabilité.
Sous le thème mondial « Révéler le potentiel de la noix de coco pour inspirer une action mondiale », cette édition 2025 prend un relief particulier pour la Côte d’Ivoire, récemment devenue le premier pays francophone d’Afrique à intégrer la communauté Internationale de la noix de Coco (ICC), le 6 décembre 2023.
Ce positionnement confirme l’engagement du pays à renforcer sa place sur l’échiquier international, tout en redynamisant une filière qui génère déjà plus de 9 milliards de FCFA de recettes annuelles, sur un potentiel estimé à 60 milliards.« Le cocotier est l’arbre de vie. Tout est utile dans le cocotier, et son potentiel économique est immense pour nos communautés rurales, notamment dans les zones littorales », a déclaré le ministre d’État.
Il a également rendu hommage aux producteurs, transformateurs, exportateurs et chercheurs qui œuvrent quotidiennement à faire vivre cette filière. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire produit plus de 125 000 T de noix de coco par an, se hissant au 1er rang africain des exportateurs de produits et sous-produits du cocotier. Cette performance s’inscrit dans une dynamique mondiale. En effet, les vergers de cocotier couvrent 12,2 millions d’ha dans plus de 90 pays, générant chaque année 67 milliards de noix, pour une valeur d’exportation de 19,61 milliards USD en 2024.
Mais malgré ces chiffres, le potentiel de la filière reste encore sous-exploité. Le gouvernement ivoirien en est conscient et c’est pourquoi une réforme majeure a été initiée à savoir, l’extension des compétences du Conseil Hévéa-Palmier à Huile (CHPHC) à la filière cocotier, par ordonnance du 12 février 2025. Cette décision marque un tournant. Elle vise à structurer durablement la filière, à en améliorer la gouvernance, à favoriser l’accès au financement et à renforcer la recherche.
La Côte d’Ivoire a également un atout scientifique unique. En effet, depuis 1999, elle abrite la collection internationale de cocotiers pour l’Afrique et l’Océan Indien, la plus riche au monde, avec 127 accessions et 57 variétés. Ce centre de ressources génétiques constitue un socle pour le développement de nouvelles variétés plus résilientes, à haut rendement et adaptées aux défis climatiques.
Dans sa déclaration, le ministre a lancé un appel aux jeunes, aux start-ups, aux investisseurs à s’engager dans cette filière aux « multiples opportunités » dont, la production, la transformation, la commercialisation de l’eau de coco, de la pulpe, du coprah, de l’huile ou encore de la fibre. « Le gouvernement, à travers mon département, souhaite réaffirmer son engagement à œuvrer pour une filière compétitive et durable », a insisté Kobenan Kouassi Adjoumani, appelant également les partenaires techniques et financiers à se joindre à cette dynamique nationale.
Avec ces nouvelles réformes, la Côte d’Ivoire s’inscrit dans une vision de souveraineté alimentaire, de croissance inclusive et de valorisation locale. La filière coco est appelée à devenir un modèle d’agriculture durable, génératrice de revenus et d’emplois pour les populations rurales, en particulier les femmes et les jeunes. Alors que le monde célèbre la noix de coco, la Côte d’Ivoire entend jouer les premiers rôles sur la scène internationale. Pour le ministre d’État, « La noix de coco est plus qu’un fruit, c’est un espoir pour des milliers de familles ivoiriennes ».
Mathias Kouamé






























