
Côte d’Ivoire : Voici pourquoi le cyberactiviste Ibrahim Zigui a été interpellé par la PLCC
Lemandatexpress – Le cyberactiviste et militant du PPA-CI, Ibrahim Zigui, plus connu sous le nom de Zigui, a été interpellé par la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC).
Cette arrestation intervient dans un contexte préélectoral tendu, où les messages jugés subversifs ou incitant à la haine sont particulièrement surveillés. Ainsi la vidéo diffusée par Zigui sur les réseaux sociaux a retenu l’attention de la PLCC en raison de son caractère jugé sensible, notamment en rapport avec la publication à venir (au plus tard le 10 septembre) de la liste définitive des candidats pour la présidentielle d’octobre.
Les propos incriminés
Dans sa vidéo, Zigui déclare : « On savait qu’on allait arriver au Conseil constitutionnel. Je souhaite que le jour où les candidatures seront validées, tous les maquis et tous les endroits de la Côte d’Ivoire soient bondés de monde. Sors avec ton maillot, c’est la finale qu’on ira jouer. Quand ils vont voir le djamanako (la foule) assis dehors, avec drapeau et maillot de la Côte d’Ivoire… Tous les Ivoiriens doivent être dehors. Projetez cela dans vos quartiers comme étant la finale. On va voir s’il y a le droit ou si on est dans kouman chianmanko (beaucoup de paroles)… »
Cette séquence a été illustrée par deux extraits : la cérémonie de prestation de serment de la présidente du Conseil constitutionnel, Chantal Nanaba Camara, et une déclaration de Nadiana Bamba, épouse de Laurent Gbagbo et cadre du PPA-CI, affirmant que: « Nous n’avons pas affaire à la CEI mais au Conseil constitutionnel. C’est le Conseil constitutionnel qui déclare qui est éligible et qui ne l’est pas. Nous verrons comment elle va déclarer candidat une personne qui, peut-être, ne respectera pas la Constitution, et non candidat un Monsieur dont le nom ne figure simplement pas sur la liste électorale. Que Dieu nous épargne les Ponce Pilate. »
Pourquoi la PLCC s’y intéresse
La combinaison de ces propos et images a été certainement perçue par la PLCC comme une forme d’appel à mobilisation pouvant dériver en troubles, justifiant ainsi l’interpellation du cyberactiviste afin d’entendre sa version.
Cette arrestation a immédiatement suscité des réactions au sein de l’opposition et parmi plusieurs activistes, qui y voient un nouveau cas d’atteinte à la liberté d’expression.
Il convient cependant, de rappeler que la PLCC, placée sous la tutelle de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), reste déterminée à jouer son rôle de vigie contre la cybercriminalité, tout en appelant les citoyens à plus de responsabilité dans leurs prises de parole en ligne.
Aziz Krah avec Izou Dine






























