
Côte d’Ivoire : Le PPA-CI alerte sur “des projets d’attentats et d’enlèvements” visant ses militants
Lemandatexpress – Le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), dirigé par l’ancien président Laurent Gbagbo, affirme avoir été informé de réunions clandestines au cours desquelles seraient évoqués des projets d’attentats et d’enlèvements visant ses responsables et militants.
« La Direction du PPA-CI est informée de réunions secrètes où sont évoqués des projets d’attentats ou d’enlèvements visant des cadres et militants du Parti », indique un communiqué publié le vendredi 5 septembre 2025, à l’issue d’une réunion extraordinaire de son Conseil stratégique et politique (CSP). Le parti dénonce des actes « assimilables à du terrorisme » et prévient que « les Ivoiriens se réservent désormais le droit d’apporter les réponses appropriées aux attaques subies ».
Un climat politique sous tension
Ces accusations surviennent à moins de deux mois de l’élection présidentielle d’octobre 2025, marquée par la volonté controversée du président Alassane Ouattara de briguer un quatrième mandat. Une candidature fortement contestée par l’opposition, dont plusieurs leaders ont été exclus de la liste électorale.
Le PPA-CI a réaffirmé la candidature « non négociable » de Laurent Gbagbo et intensifie depuis la mi-août ses actions de mobilisation. Des missions de sensibilisation et d’organisation sont menées à travers le pays pour contrer « par tous moyens légaux » un nouveau mandat du chef de l’État sortant.
Des accusations croisées
Le parti accuse également le pouvoir de manipuler la Commission électorale et de s’appuyer sur une liste électorale « taillée sur mesure ». Interrogées à Abidjan, des sources proches du PPA-CI n’ont toutefois donné aucune précision sur l’identité des auteurs présumés des menaces, ni sur l’origine des informations recueillies.
Ces déclarations interviennent le même jour où les autorités ont qualifié de « totalement infondée » la rumeur d’une réunion confidentielle qui se serait tenue dans le bureau du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité.
Cette polémique rappelle les violences survenues à Yopougon dans la nuit du 1er au 2 août, qui avaient déjà exacerbé les tensions. Alors que le pouvoir accusait l’opposition d’en être à l’origine, le PPA-CI rejetait toute responsabilité. Plusieurs de ses militants et cadres avaient été arrêtés dans le cadre de l’enquête.
Depuis, le climat politique reste marqué par un jeu d’accusations réciproques : le pouvoir reproche à l’opposition ses « discours alarmistes », quand cette dernière accuse les autorités de chercher à “museler” leurs adversaires à l’approche du scrutin.
Izou Dine































