
France : François Bayrou face au vote de confiance à l’Assemblée nationale
Lemandatexpress – Premier ministre français, François Bayrou affronte ce lundi 8 septembre 2025 une épreuve décisive pour lui et son gouvernement. Il s’agit du vote de confiance à l’Assemblée nationale. Ce scrutin, organisé dans un climat d’hostilité croissante des oppositions, pourrait marquer la fin de son gouvernement, quelques mois après sa mise en place.
Cet événement intervient au moment ou les français sont à bout de souffle des mesures prises par l’actuel gouvernement. Les critiques fusent de partout tandis que les solutions aux problèmes tardent à émerger. C’est dans cet engrenages que François Bayrou doit monter à la tribune du Palais-Bourbon pour prononcer sa seconde déclaration de politique générale. Durant environ une heure, il défendra son bilan et insistera sur la gravité de la situation budgétaire du pays. En parallèle, son texte sur les orientations budgétaires sera lu au Sénat par Élisabeth Borne, numéro deux du gouvernement.
Son discours sera suivi d’un débat où chaque groupe politique prendra la parole. Les députés voteront ensuite, publiquement, pour ou contre la confiance. Une majorité simple suffira à décider du sort du gouvernement.
Le mécanisme du vote de confiance
Le vote de confiance est prévu par l’article 49-1 de la Constitution française de 1958. Il permet au Premier ministre de demander aux députés d’approuver sa politique générale.
Si la majorité des suffrages exprimés est en faveur du gouvernement, celui-ci se maintient. Si la majorité vote contre, le Premier ministre est contraint de présenter sa démission au président de la République.
En résumé : « Si 400 députés votent, il faut au minimum 201 voix contre pour faire tomber le gouvernement ou 201 voix pour le maintenir », rappelait récemment le constitutionnaliste Benjamin Morel sur Public Sénat.
Depuis 1958, cette procédure a été utilisée 41 fois, sans jamais provoquer la chute d’un gouvernement. Mais cette fois-ci, le contexte politique tendu pourrait changer la donne.
Une opposition déterminée
François Bayrou dénonce une « coalition de circonstance » visant à le renverser. Pourtant, plusieurs signaux confirment que la défiance pourrait l’emporter.
Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a déclaré être prêt à assumer la fonction de Premier ministre si Emmanuel Macron le lui proposait.
Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national (RN), a confirmé que ses députés voteraient contre la confiance, dénonçant un « piteux chantage ».
Chez Les Républicains (LR), la division domine : Laurent Wauquiez a accordé la liberté de vote à ses députés, tandis que le président du parti, Bruno Retailleau, doit encore préciser sa ligne.
Si le gouvernement est renversé, François Bayrou devra remettre sa démission à Emmanuel Macron dans les heures qui suivent, tout en expédiant les affaires courantes. Le chef de l’État aura alors deux options :
nommer un nouveau Premier ministre, le septième depuis 2017 ; ou dissoudre l’Assemblée nationale, renvoyant les Français aux urnes dans un climat de forte instabilité.
Quoi qu’il en soit, ce lundi 8 septembre s’annonce comme une journée cruciale pour l’avenir politique de François Bayrou et, au-delà, pour l’équilibre des institutions françaises.
Izou Dine avec Ouest-France































