
Lutte contre les crimes financiers: Le GIABA mobilise les Journalistes ouest-africains à Bissau
Du 22 au 24 septembre 2025, le Groupe Intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) franchit une nouvelle étape stratégique dans sa lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT).
Cette institution organise, en effet, une formation régionale de trois jours à l’intention des journalistes des États membres de la CEDEAO. C’est ce qu’indique le communiqué de presse signé du responsable principale de la Communication et du plaidoyer au GIABA, Timothée Melaye.
Ce rendez-vous de haut niveau, qui réunira 40 professionnels de la presse écrite, électronique et en ligne, indique la note, vise à renforcer les capacités des journalistes d’investigation en matière de crimes économiques et financiers, dans un contexte régional marqué par la sophistication croissante des pratiques de blanchiment et le besoin urgent d’une réponse médiatique structurée, informée et percutante.
Traditionnellement, les autorités judiciaires, les enquêteurs financiers et les régulateurs ont été les principaux piliers de la lutte contre la criminalité financière. Mais les temps changent. Aujourd’hui, le GIABA élargit le cercle des acteurs à des partenaires non traditionnels, au premier rang desquels les médias, reconnus pour leur capacité à informer, alerter, mobiliser et faire pression sur les institutions.
En initiant cette formation, le GIABA fait un pari audacieux mais fondé : les journalistes sont les sentinelles de la transparence. Leur plume, lorsqu’elle est bien outillée, peut exposer les réseaux opaques, dévoiler les flux financiers illicites, et faire tomber les masques des criminels en col blanc. Animée par des experts du Secrétariat du GIABA et des praticiens chevronnés, la formation mêlera présentations en plénière, études de cas, jeux de rôle, exercices pratiques et partages d’expériences.
L’objectif est double : transmettre des outils d’enquête modernes, mais aussi bâtir une conscience collective parmi les médias sur l’enjeu régional du LBC/FT. Les journalistes apprendront à décrypter les montages financiers frauduleux, à identifier les signaux d’alerte dans les documents publics, et à enquêter de manière rigoureuse tout en respectant l’éthique et la sécurité personnelle.
Cette initiative n’est pas un coup d’essai. Le GIABA a, depuis 2010, jeté les bases d’un réseau régional de journalistes spécialisés dans les crimes économiques, né à Freetown, en Sierra Léone. Cette formation vient renforcer cette dynamique, en consolidant les liens entre journalistes d’investigation et acteurs institutionnels de la LBC/FT.
Il s’agit aussi de créer une synergie entre les rédactions pour que les sujets liés au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme ne soient plus relégués au second plan, mais deviennent des priorités éditoriales dans l’agenda médiatique ouest-africain. En s’adressant aux journalistes, le GIABA reconnaît le rôle vital des médias dans la promotion de la bonne gouvernance, la protection des ressources publiques et la défense des droits des citoyens.
Dans un contexte où les actes de corruption et de blanchiment gangrènent les économies et minent la confiance publique, la presse devient une ligne de défense essentielle. Cette formation à Bissau est plus qu’un simple atelier : c’est un appel à l’action, une invitation à la vigilance, et un pacte entre le GIABA et les médias pour que chaque article, chaque reportage, chaque investigation contribue à assainir l’espace économique ouest-africain.
Mathias Kouamé






























