
Rencontre avec la délégation de l’ONU : “L’absence d’un dialogue politique sincère et crédible avec les partis, constitue un obstacle”, selon le PDCI-RDA
Lemandatexpress – À l’instar des différentes parties prenantes au processus électoral et forces politiques de la Côte d’Ivoire, le PDCI-RDA a échangé, la semaine dernière, avec une délégation de l’ONU, conduite par Léonardo Santos Simão, représentant du Secrétaire Général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS).
Cette rencontre, qui s’est tenue au siège du PDCI-RDA, à Cocody a été sanctionnée par un communiqué dont nous avons reçu copie.
Dans cette note de quatre pages, la formation de Tidjane Thiam décrit dans les moindres détails, le contenu des échanges avec la représentation onusienne. Ainsi, le PDCI-RDA a indiqué, entre autres préoccupations, que “la Côte d’Ivoire, se trouve, malgré les nombreux investissements et sacrifices consentis par les partenaires historiques de la Côte d’Ivoire, à la croisée des chemins pour retrouver une paix véritable et durable”.
En clair, pour le parti allié du PPA-CI, l’ONU doit peser de tout son poids en faveur de l’ouverture d’un dialogue entre les acteurs politiques ivoiriens afin de trouver des solutions consensuelles en faveur de la construction d’une paix et d’une stabilité durables.
Le communiqué du PDCI-RDA
Ce jour, samedi 20 septembre 2025, au siège du PDCI-RDA, et sur instructions du Président Tidjane THIAM, Président du PDCI-RDA, la Haute Direction du Parti, a reçu une délégation de l’ONU conduite par S.E. Leonardo Santos Simão, Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS).
Selon le Chef de la délégation onusienne, la présente rencontre qui fait suite à celle tenue le vendredi 18 avril 2025, a pour objectif, de faire le point de la situation politique en Côte d’Ivoire. La délégation a souhaité particulièrement savoir les préoccupations du PDCI-RDA, dans le cadre du scrutin du 25 octobre 2025.
À la suite de l’exposé du Chef de la mission, le PDCIRDA a salué l’initiative des Nations Unies, avant de livrer son analyse de la situation socio-politique et sa position.
En effet, pour le PDCI-RDA, la situation politique nationale n’a connu aucune avancée depuis sa précédente rencontre du 18 avril 2025 avec Monsieur le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies. Elle s’est bien au contraire détériorée et même aggravée.
En témoignent les faits marquants suivants :
Premièrement: du refus du dialogue politique.
Le pouvoir en place a refusé obstinément d’engager le dialogue politique avec les partis politiques d’opposition et la société civile, malgré les innombrables appels de ceux-ci.
Pour le PDCI-RDA, l’absence d’un dialogue politique sincère et crédible avec les partis, constitue un obstacle majeur à l’organisation d’élections inclusives, transparentes et crédibles.
Ce dialogue politique est indispensable pour aborder des questions fondamentales telles que la révision et l’audit de la liste électorale, la réforme de la loi électorale, ainsi que la réforme des institutions électorales, telles que la Commission Électorale Indépendante, et le Conseil Constitutionnel.
Deuxièmement de l’instrumentalisation du système judiciaire.
Le Conseil Constitutionnel a été instrumentalisé contre les partis politiques de l’opposition et leurs leaders pour aboutir finalement le 8 septembre 2025, à l’exclusion programmée des principaux adversaires du Pouvoir en place notamment le Président Cheick Tidjane THIAM (Président du PDCI-RDA), les Présidents Laurent Gbagbo (PPA-CI) et Pascal Affi N’Guessan (FPI).
Cette décision, dans le cas du Président Cheick Tidjane THIAM, viole de façon flagrante, ses droits garantis par l’article 25 du Pacte international sur les droits civils et politiques, et ce en contradiction manifeste avec les termes du courrier du Comité des Droits de l’Homme de l’ONU du 29 juillet 2025, invitant au respect de ses droits d’être électeur et d’être élu.
Le PDCI-RDA a dénoncé la violation de la loi électorale par la CEI, qui a refusé d’organiser la révision annuelle de la liste électorale en 2025. Cette violation de la loi grave et inédite, contraire à une obligation scrupuleusement respectée lors des trois dernières élections présidentielles de 2010, 2015 et 2020, prive en 2025, de façon illégale, des centaines de milliers d’Ivoiriens de l’exercice d’un droit élémentaire et fondamental garanti par la Constitution ivoirienne: le droit d’être électeur et d’être élu.
Troisièmement: du quatrième mandat illégal.
Pour rappel, en 2020 la candidature de Monsieur Alassane Ouattara pour un troisième mandat illégal en violation de la Constitution ivoirienne, avait fait près d’une centaine de morts dans une violence organisée par des éléments proche du parti au pouvoir.
Le PDCI-RDA estime qu’une candidature pour un quatrième mandat tout aussi illégale et porteuse de risque de violences aggravées par le contexte marqué par les exclusions injustes des candidats significatifs.
Quatrièmement: des intimidations et de la répression.
Le pouvoir en place procède constamment à des intimidations, des menaces d’arrestation et interpellations ou arrestations arbitraires, des emprisonnements de responsables politiques ou de parlementaires issus de partis d’opposition dans l’objectif de freiner la ferveur autour des candidatures des leaders de l’opposition.
Le PDCI-RDA, a clairement indiqué à la délégation Onusienne, que notre pays la Côte d’Ivoire, se trouve, malgré les nombreux investissements et sacrifices consentis par les partenaires historiques de la Côte d’Ivoire, à la croisée des chemins pour retrouver une paix véritable et durable. En effet, après la tragique crise post-électorale de 2010, qui a coûté la vie a plus de 3000 personnes et causé de très nombreux dégâts matériels, les objectifs de réconciliation, de cohésion sociale et de paix durable n’ont toujours pas atteint, quinze ans plus tard, les résultats escomptés.
Les risques encourus à cinq semaines de l’élection présidentielle, censée se tenir le 25 octobre 2025, sont réels pour notre pays et pour toute l’Afrique de l’Ouest. Les enjeux concernent l’avenir de notre pays, de notre jeunesse, de nos paysans, de tous ceux et de toutes celles qui vivent sur notre territoire.
L’exclusion arbitraire des candidats issus des deux principaux partis d’opposition de la course présidentielle, combinée à une situation sociale marquée par des divisions entretenues par le pouvoir, la précarité qui frappe une grande partie de notre jeunesse, ainsi que les menaces, intimidations et emprisonnements, constituent un ensemble de facteurs de risque d’explosion sociale en Côte d’Ivoire.
Le PDCI-RDA, Parti fondateur de la Côte d’Ivoire moderne, avec Félix Houphouët Boigny et ses compagnons, ne saurait accorder une caution quelconque à la tenue d’une mascarade d’élection présidentielle dans ces conditions et assister à la destruction organisée des fondements de notre Nation.
Le PDCI-RDA en liaison avec tous les partis politiques responsables de l’opposition, ainsi que les ivoiriens et les ivoiriennes qui ont soif de démocratie véritable, a clairement indiqué sa responsabilité à préserver
l’héritage des héros de l’indépendance de la Côte d’Ivoire qui ont tracé le chemin d’une nation fraternelle, unie et démocratique.
Le PDCI-RDA, par l’intermédiaire de l’Envoyé Spécial du Secrétaire Général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, a solennellement invité le Secrétaire Général de l’ONU, à peser de tout son poids pour lancer une initiative urgente en faveur de l’ouverture d’un dialogue entre les acteurs politiques ivoiriens afin de trouver des solutions consensuelles en faveur de la construction d’une paix et d’une stabilité durables.
Une telle initiative pourrait constituer un tournant historique pour apaiser les tensions et ouvrir la voie à la démocratie et à une paix durable en Côte d’Ivoire.
Le PDCI-RDA, parti de dialogue et de paix, sous l’autorité de son Président Cheick Tidjane THIAM s’est engagé à y participer activement pour apporter, dans un dialogue franc et sincère, sa contribution positive pour ce défi majeur qui est de tracer ensemble un nouveau chemin démocratique pour la Côte d’Ivoire à travers la préparation d’une élection présidentielle inclusive, transparente et crédible dans un climat apaisé dans l’intérêt supérieur de la Nation, notre pays la Côte d’Ivoire.
Que DIEU bénisse et protège la Côte d’Ivoire.
Fait à Abidjan le 20 septembre 2025
Le PDCI-RDA
PS: Après avoir ecouté toutes les parties prenantes, l’émissaire du Secrétaire général de l’ONU, a invité les uns et les autres à exprimer leurs désaccords sur la présidentielle dans le respect des lois et institutions en vigueur en Côte d’Ivoire.
M. Galé
Lemandatexpress.net































