
Côte d’Ivoire : cinq cadres du PPA-CI attendus au parquet ce lundi
Lemandatexpress – Cinq figures politiques bien connues sont convoquées ce lundi au bureau du procureur de la République, dans un contexte marqué par des enquêtes en cours et un climat de crispation.
Damana Pickass, Koua Justin, Dahi Nestor, Blaise Lasm et Ikpo Lagui tous membres ou proches du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) ou d’autres mouvements d’opposition sont attendus dès 8 heures au parquet. Selon des sources proches du dossier, cette convocation s’inscrit dans une procédure judiciaire en cours, bien que les motifs précis n’aient pas encore été rendus publics.
Ces convocations interviennent à quelques jours d’une manifestation prévue le 4 octobre prochain par le PPA-CI de Laurent Gbagbo et le PDCI-RDA de Tidjane Thiam. Une coïncidence qui alimente les soupçons d’instrumentalisation de la justice à des fins politiques. Le PPA-CI y voit une manœuvre visant à “museler” ses principaux cadres, régulièrement convoqués ou placés sous surveillance chaque fois que le parti prépare une mobilisation d’envergure.
Déjà, le procureur avait affirmé à la télévision sa capacité à interpeller à tout moment les cadres placés en liberté provisoire, et avait imposé à certains d’entre eux des restrictions de déplacement hors d’Abidjan ou de leurs localités habituelles.
Réseaux sociaux dans le viseur
Dans une déclaration faite juste avant le week-end, le procureur a aussi élargi son champ d’action en s’attaquant au rôle des médias en ligne et des influenceurs. Il a averti que les administrateurs de pages populaires et les responsables de médias numériques pourraient être tenus pour complices s’ils laissent passer des commentaires jugés insultants, xénophobes ou irrévérencieux sous leurs publications.
Une position qui fait débat dans l’opinion et soulève des interrogations sur la liberté d’expression, dans un pays où les réseaux sociaux jouent un rôle important dans la mobilisation politique et citoyenne.
Mobilisation citoyenne annoncée
En réaction aux convocations, des sympathisants des cadres concernés ont annoncé leur intention de se rassembler pacifiquement devant le palais de justice ce lundi matin, pour manifester leur soutien. De leur côté, les autorités judiciaires restent pour l’instant silencieuses sur les raisons précises de ces convocations, ainsi que sur les suites potentielles de la procédure.
Cette série d’actions judiciaires intervient alors que la Côte d’Ivoire entre dans une phase politique sensible. Pour certains observateurs, il s’agit d’une démarche judiciaire légitime dans un État de droit. Pour d’autres, c’est un signal préoccupant d’un durcissement du pouvoir judiciaire vis-à-vis de l’opposition, à la veille d’échéances électorales décisives.
Izou Dine






























