
Côte d’Ivoire / Demande de suspension de la présidentielle par l’opposition : Geoffroy Julien-Kouao donne sa position…
Lemandatexpress – Le politologue Geoffroy Julien-Kouao, dans un entretien accordé au confrère L’Inter, a jeté un regard critique sur la situation sociopolitique ivoirienne à l’approche de la présidentielle d’octobre.
Dans une atmosphère préélectorale nimbée d’incertitudes, l’analyste politique adopte une posture mesurée face aux revendications de l’opposition. Chantre de la démocratie et de la liberté d’expression, Geoffroy Kouao n’adoube ni ne condamne la classe politique. Son approche est celle d’une recherche de solution pour éviter à la Côte d’Ivoire des élections chaotiques.
« Le charme de la politique réside dans son caractère imprévisible et dynamique. L’opposition souhaite la suspension du processus électoral, mais le temps joue contre elle. Cependant, sa démarche républicaine est à saluer. Le PPA-CI a déposé des motions de protestation dans les préfectures, le FPI a saisi la justice et le PACI s’est lancé dans une offensive diplomatique à l’étranger. De son côté, le gouvernement a reçu les responsables de l’opposition. La rencontre entre le ministre de l’Intérieur et la délégation du PPA-CI est symptomatique de la bonne volonté affichée par les uns et les autres », a estimé l’essayiste, rappelant l’organisation d’une marche pacifique du Front commun prévue pour le samedi 4 octobre 2025.
De l’avis de Geoffroy-Julien Kouao, la posture républicaine du pouvoir et de l’opposition contribue à faciliter la médiation de l’ONU. Il poursuit en déclarant que l’enjeu de toutes ces postures politiques et diplomatiques est l’organisation d’une présidentielle sans violence.
« Si, pour y arriver, la suspension du processus électoral est inéluctable, pourquoi pas ? Ce serait à l’honneur de la classe politique ivoirienne, car comme le disait le constitutionnaliste français Maurice Hauriou : “Périsse un principe plutôt que périsse l’État”. L’organisation d’une élection présidentielle apaisée en 2025 est une obligation de résultat pour le pouvoir et l’opposition après les occasions manquées de 1995, 2000, 2010 et 2020 », plaide-t-il.
Dans ce même entretien, le politologue a livré son analyse sur la dernière mission onusienne en Côte d’Ivoire. Une mission conduite par Leandro Santos Simão, représentant du SG des Nations Unies en Côte d’Ivoire. Geoffroy-Julien Kouao y voit la manifestation de l’intérêt de la communauté internationale pour l’élection du 25 octobre 2025.
En effet, dit-il, « l’organisation internationale universelle s’inscrit dans une dynamique de diplomatie préventive. Il est souvent reproché à la communauté internationale d’intervenir tardivement, c’est-à-dire après l’irréparable. »
Rappelant le contenu de cette mission, marquée par des rencontres avec les autorités gouvernementales, les partis politiques et la Commission électorale indépendante, l’analyste estime que « l’ONU est dans son rôle ».
« Cependant, il appartient aux hommes et femmes politiques ivoiriens de faire de l’élection présidentielle d’octobre prochain une dynamique de développement politique et de progrès démocratique », précise-t-il.
Pour lui, les Nations Unies ne peuvent qu’encourager la Côte d’Ivoire en lui apportant un soutien institutionnel et financier. « Mais la réussite du scrutin présidentiel du 25 octobre dépend des acteurs politiques ivoiriens (…) La balle est dans le camp du pouvoir et de l’opposition qui, malheureusement, s’accordent sur leurs désaccords électoraux, à trois semaines du scrutin.».
Pour rappel, le premier tour de la présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire aura lieu le 25 octobre prochain. Parmi les candidats en lice figurent le président sortant, Alassane Ouattara, et Simone Ehivet Gbagbo. Si le gouvernement rassure sur la tenue d’un scrutin apaisé, l’opposition reste, elle, dans sa posture de contestation.
M. Galé






























