
France : Sébastien Lecornu relance les tractations à Matignon
Lemandatexpress – Sébastien Lecornu a repris ce mardi matin le chemin de Matignon pour tenter de former un nouveau gouvernement. Moins d’un mois après sa nomination par Emmanuel Macron, et après seulement 14 heures au pouvoir, l’ancien ministre est de nouveau confronté à l’ampleur d’une crise institutionnelle qui secoue la France depuis dix mois.
Le diagnostic est sans appel : la France est plongée dans la plus grave instabilité politique de son histoire récente. Quatrième Premier ministre en moins de 15 mois, Lecornu cumule désormais le record du gouvernement le plus court de la Ve République, avec seulement vingt-sept jours à la tête du pays.
Son court passage à la tête du gouvernement s’est soldé par la démission de ministres clés, un rejet massif de l’opposition et la perte de confiance d’une partie du socle parlementaire. Lâché par ses partenaires, Lecornu a dû plier face à l’exigence d’une coalition plus solide. Les marchés, eux, ont réagi brutalement : l’indice CAC 40 a chuté de plus de 2 % et la stabilité de l’euro est fragilisée .
Une mission “dernier recours”
Emmanuel Macron a donné à Lecornu une dernière chance pour éviter un chaos institutionnel : 48 heures pour bâtir un contrat de gouvernement et retrouver une majorité parlementaire. Dès 9 heures ( heure française) ce mardi, il a reçu à Matignon les dirigeants de la majorité présidentielle, les dirigeants du parti Les Républicains, ainsi que les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat. Objectif : forger un accord solide autour du plan budgétaire 2026 et poser les bases d’une gouvernance stable.
« Jusqu’au mercredi soir, je vais tout faire pour obtenir un compromis sur un projet de gouvernement. Nos concitoyens attendent que nous dépassions les divisions pour gouverner », a souligné Lecornu devant les médias, tout en excluant d’être reconduit à Matignon quoi qu’il arrive.
Un nouveau défi pour les partis politiques
Cette nouvelle vague de négociations met leur cohésion à l’épreuve. Les Républicains, humiliés par la nomination de Bruno Le Maire sans consultation, réclament un retour à un “vrai gouvernement de cohabitation” et menacent de rompre leur alliance . Du côté de la gauche, la fracture n’a jamais été aussi profonde. Le Parti socialiste et La France Insoumise peinent à rejoindre un front commun, tandis que certains responsables appellent ouvertement à une dissolution anticipée du Parlement, seule option réaliste selon eux pour « changer la donne politique ».
« La situation politique ne peut ni durer ni s’endormir : un partage clair du pouvoir s’impose », a lancé Gabriel Attal, tenant de la ligne Macroniste, estimant qu’il était urgent d’« écouter le Parlement » plutôt que les intérêts personnels.
Le temps presse
Le vrai enjeu ne se limite pas à la nomination d’un Premier ministre. Il s’agit surtout de garantir la validation de la loi de finances 2026 dans les délais, afin d’éviter une paralysie économique qui affaiblirait la France non seulement sur le plan domestique mais aussi sur la scène européenne. Macron est coincé entre trois mauvaises options : nommer un technocrate chargé des affaires courantes, provoquer de nouvelles élections qui pourraient propulser l’extrême droite au pouvoir, ou prendre la décision historique de convoquer une élection présidentielle anticipée après l’adoption du budget.
M.Galé, avec plusieurs sources































