
Taxonomie Verte : La Côte d’Ivoire mobilise ses forces pour définir les seuils d’une économie durable
La Direction des études, de la planification, des statistiques (DEPS) du Ministère de l’Environnement, du développement durable et de la transition écologique (MINEDDTE) tient depuis mercredi 8 octobre, à Dabou, l’atelier de collecte de données relatives à la Taxonomie verte.

Une activité qui se tient jusqu’au vendredi (10 octobre) et dont l’objectif général est la collecte des données nécessaires pour alimenter les travaux d’élaboration de la Taxonomie Verte nationale, en vue de définir les seuils de classification des activités.
Il est revenu à Mme Assemian Yobouet Viviane, Secrétaire général de la Préfecture des Grands Ponts, représentant le Préfet, de procéder à l’ouverture des travaux. Elle a, dans ses propos, également indiqué attendre le rapport de l’atelier pour en faire la synthèse des activités au niveau de la région.

À sa suite, Mme Komoé Adjo Christine épse Yao, Directrice de la promotion et de l’éducation au développement durable, représentant le Conseiller technique, secrétaire exécutif de la Commission nationale de lutte contre les changements climatiques, Dr Mayeul Alex Lagaud s’est exprimé au nom du ministre de l’Environnement, du développement durable et de la transition écologique (MINEDDTE) Assahoré Konan Jacques.
Elle a salué l’engagement des parties prenantes présentes et souligné l’importance cruciale de cette rencontre. Selon elle, « la taxonomie verte est un instrument stratégique de pilotage des investissements durables » qui permettra d’identifier, à travers des critères objectifs, les activités économiques respectueuses de l’environnement.

Pour ce faire, la définition de seuils de classification adaptés au contexte national est une étape indispensable.Ces seuils, a-t-elle précisé, serviront de fondement pour orienter les financements verts, assurer la transparence des pratiques économiques et mieux aligner les politiques publiques avec les engagements climatiques de la Côte d’Ivoire.
Elle a également rappelé que ce travail s’inscrit dans le cadre du Pilier 5 du Plan National de Développement (PND), qui met l’accent sur le développement régional équilibré et la lutte contre les changements climatiques, ainsi que dans l’ambition d’atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment ceux relatifs à l’énergie propre (ODD 7), à l’innovation (ODD 9), à la consommation responsable (ODD 12), à l’action climatique (ODD 13) et à la préservation de la biodiversité (ODD 15).

Cet atelier, au-delà de sa dimension technique, représente une plateforme d’échanges intersectoriels entre ministères, institutions financières, entreprises, collectivités et société civile. Il vise à harmoniser les méthodologies de collecte, à structurer les données disponibles et à identifier les pratiques durables existantes.
Ces efforts conjoints devraient permettre de construire une taxonomie alignée à la fois aux standards internationaux et aux réalités nationales.Le Directeur des Études, de la Planification et des Statistiques, Bohoussou Koffi Kan Marc, a pour sa part insisté sur le caractère structurant de cet atelier dans le processus de construction de la Taxonomie Verte.

Il a tenu à exprimer sa gratitude à l’ensemble des participants, en particulier aux autorités locales de Dabou, pour leur appui constant. « Il y a un an déjà, nous étions ici pour une étape importante de la Taxonomie Verte. Aujourd’hui, nous revenons à Dabou pour franchir une nouvelle étape décisive : la collecte des données qui fonderont les seuils de classification », a-t-il rappelé.

M. Bohoussou a souligné que ces travaux doivent aboutir à un cadre crédible, fondé sur des données fiables, harmonisées, et cohérentes avec les exigences internationales. Une telle base permettra non seulement de qualifier les activités réellement durables, mais aussi de bâtir une économie verte compétitive, transparente et inclusive pour la Côte d’Ivoire.

Durant ces trois jours, les participants plancheront sur l’identification des données disponibles, la structuration des indicateurs environnementaux, l’harmonisation des terminologies et la proposition de seuils préliminaires pour la classification des activités économiques. Un travail rigoureux, nécessaire à l’opérationnalisation de la Taxonomie Verte nationale, outil phare de la transition écologique ivoirienne.
Ce chantier ambitieux, au croisement de la science, de la politique et de l’économie, constitue un levier stratégique pour mobiliser les investissements verts, renforcer la résilience du pays face aux dérèglements climatiques et affirmer l’engagement de la Côte d’Ivoire sur la scène environnementale internationale.
Mathias Kouamé































