
Crise politique à Madagascar : Andry Rajoelina dissout l’Assemblée nationale depuis l’exil
Lemandatexpress — La crise politique qui secoue Madagascar vient de franchir une nouvelle étape. En exil à l’étranger, le président Andry Rajoelina a signé ce mardi un décret officialisant la dissolution de l’Assemblée nationale. Un geste inattendu qui accentue l’incertitude autour de l’avenir institutionnel du pays.
Le décret présidentiel, largement relayé sur les réseaux sociaux, invoque l’article 60 de la Constitution et précise que la dissolution de l’Assemblée nationale entre immédiatement en vigueur. Et ce, « en raison de l’urgence, et conformément aux dispositions des articles 4 et 6 alinéa 2 de l’ordonnance n°62-041 du 19 septembre 1962 relative aux dispositions générales de droit interne et de droit international privé », peut-on lire.
Une décision prise alors même que les députés s’apprêtaient à examiner une motion d’empêchement contre le chef de l’État.
Du côté de l’opposition, la réaction n’a pas tardé. Le député Siteny Randrianasoloniaiko, figure de proue du camp contestataire, a qualifié le texte de « juridiquement caduc », affirmant que le président de l’Assemblée n’avait pas été consulté comme l’exige la loi.
Fuite spectaculaire et exil controversé
Sous la pression de la rue et face à la fronde d’une partie de l’armée, notamment les unités d’élite du CAPSAT, Andry Rajoelina a quitté le territoire malgache dans la précipitation.i
Selon plusieurs sources diplomatiques, il aurait été exfiltré à bord d’un avion militaire français, d’abord vers La Réunion, avant de poursuivre son voyage vers Dubaï ou les Émirats arabes unis. Des informations non confirmées évoquent également son arrivée en France, où il aurait demandé l’asile politique et trouverait actuellement refuge à Paris.
Dans un message vidéo diffusé depuis une localisation inconnue, le président malgache a tenté de justifier sa adversaire « Je ne permettrai pas que Madagascar soit détruite », a-t-il déclaré, affirmant avoir quitté le pays pour protéger sa vie et dénonçant une « manipulation politique » orchestrée par ses adversaires.
Mais pour ses détracteurs, cette fuite signe au contraire son abandon du pouvoir. Beaucoup y voient la manœuvre d’un dirigeant cherchant à gouverner depuis l’étranger, loin de la colère de son peuple.

M.Galé































