
La Côte d’Ivoire rejette les critiques d’Amnesty International sur la gestion des manifestations publiques.
Lemandatexpress -Le Gouvernement ivoirien a réagi fermement aux accusations de l’ONG Amnesty International concernant la répression des récentes manifestations de l’opposition. Dans un communiqué daté du 17 octobre et signé par le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Jean Sansan Kambilé, l’Exécutif ivoirien a rejeté les critiques, tout en réaffirmant son engagement pour le droit de manifester dans le strict respect de l’ordre public.
Le communiqué intervient au lendemain de la publication par Amnesty International d’un texte s’inquiétant de la gestion des rassemblements organisés par des partis et groupements politiques de l’opposition.
D’emblée, le Gouvernement a tenu à rappeler que le droit de réunion et de manifestation pacifiques est un droit fondamental reconnu par les textes nationaux et les instruments internationaux. Cependant, il a souligné que son exercice n’est pas absolu et peut faire l’objet de restrictions légales nécessaires pour préserver “la sécurité nationale, la sûreté publique, l’ordre public ou pour protéger la santé ou la moralité publiques, ou les droits et les libertés d’autrui”.
Appliquant ce principe à la situation récente, l’Exécutif a rappelé que la marche du samedi 11 octobre 2025 sur le département d’Abidjan avait été formellement interdite par l’arrêté n° 13/PACD/CAB du 10 octobre 2025.
Le Ministre de la Justice a ensuite insisté sur le caractère non-pacifique des rassemblements : « Il ressort, en effet, de toutes les enquêtes diligentées, à ce jour, que ces manifestations se sont soldées par de nombreuses violences, voire un mouvement d’insurrection incompatible avec la tenue de l’élection présidentielle du 25 octobre 2025 ».
Selon le Gouvernement, la participation à une manifestation interdite est un comportement puni par les articles 167 et 216 du Code pénal.
Surtout, le communiqué reproche aux organisateurs d’avoir préféré la voie de la confrontation à celle du droit : « Le choix de l’insurrection s’accommode mal avec le recours aux voies de droit. Les partis et groupements politiques impliqués dans l’organisation de ces manifestations se sont scrupuleusement gardés de recourir à toute contestation légale de cette mesure [l’interdiction] devant le Conseil d’État ».
Aucune interdiction générale, assure Abidjan
Répondant directement aux allégations de l’ONG, le Gouvernement a rejeté l’idée d’une “interdiction générale” du droit de manifester en Côte d’Ivoire. Il assure que les restrictions sont « ponctuellement exprimées dans des textes express et motivés » et sont « strictement limitées dans le temps » et ciblent un motif précis.
Le Garde des Sceaux a également précisé que les personnes interpellées dans le cadre de ces troubles ont pu bénéficier, pour celles qui en ont fait la demande, de l’assistance d’un avocat.
En conclusion, le Gouvernement ivoirien a réitéré son engagement pour le « plein exercice du droit à la liberté de réunion et de manifestation pacifiques », tout en appelant l’ensemble des acteurs à un « strict respect de la loi », afin de garantir un scrutin présidentiel apaisé.
Nicaise Boli






























