
Législatives 2025 : Comment Thiam fragilise le PDCI-RDA face à la machine du RHDP, vers un flop retentissant !
Lemandatexpress – Engagé pour les législatives du 27 décembre 2025, contrairement à son allié du PPA-CI, le PDCI-RDA pourrait bien faire les frais de certains choix contestés opérés par Tidjane Thiam.
Deuxième force parlementaire à l’Assemblée nationale (66 députés) derrière le RHDP (157), le PDCI-RDA est dans les starting-blocks pour ce scrutin. À l’issue d’un processus de filtrage, le Comité électoral interne a déposé à la CEI, mardi 12 novembre, les dossiers des candidats retenus.
Pour l’heure, c’est le mystère total autour de la liste exhaustive des hommes et femmes qui compétiront au nom du parti. Toutefois, la non-investiture de plusieurs figures politiques majeures, pourtant députés sortants, suscite une montée de fièvre au sein du vieux parti. Ce vendredi 14 novembre, à Gagnoa, des responsables locaux ont vigoureusement dénoncé le choix de M. Yao Kouamé au détriment du député sortant, le Professeur Maurice Kakou Guikahué. Ils promettent un vote sanction contre celui qu’ils présentent comme un illustre inconnu des organes du parti. C’est pourtant le président Tidjane Thiam lui-même qui a ordonné l’investiture de M. Yao, premier responsable de l’association des Agni et Baoulé de Gagnoa.
Mise à l’écart
À Daoukro, le député Akoto Olivier n’a pas non plus reçu la caution du PDCI-RDA. Comme Guikahué, il a dû se présenter en indépendant. Dans la capitale de l’Iffou, la grogne monte parmi les populations qui promettent d’adouber l’honorable Akoto, en mémoire de feu Henri Konan Bédié. Les exemples sont légions.
Suivant un principe de mise à l’écart des militants totalisant au moins deux mandatures législatives, Tidjane Thiam et la direction du PDCI-RDA ont volontairement tourné le dos à plusieurs chances réelles de victoire dans certaines circonscriptions, selon un militant joint par lemandatexpress.net. Une stratégie aux antipodes de l’ambition affichée du parti, qui est de faire le plein de sièges le 27 décembre. D’où l’appréhension légitime d’un député, candidat à sa propre succession dans l’une des circonscriptions de l’intérieur du pays.
Moins de députés
« Le PDCI-RDA aura moins de députés qu’en 2021. Non seulement les gens n’ont plus les moyens comme avant, mais en plus, le choix des candidats s’est déroulé dans une atmosphère difficile. Ils ont écarté certains qui pouvaient nous faire gagner pour en prendre d’autres », déplore-t-il.
La course semble en effet piégée dès le départ pour le PDCI-RDA. En d’autres termes, par ses orientations, Tidjane Thiam fragilise son parti face à la redoutable machine électorale du RHDP.
Dans ces conditions, notre interlocuteur se montre réaliste. Il table sur un maximum de 30 députés pour la formation septuagénaire à l’issue de ces législatives. Au-delà des choix contestés, l’absence d’alliance avec le PPA-CI renforce son pessimisme.
La division s’accentue
Pour rappel, en 2021, le PDCI-RDA avait formé des listes communes avec Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (actuel PPA-CI). Cette fois-ci, il ne pourra compter que sur ses propres forces, ou dans une moindre mesure, sur l’ADCI de Tiémoko Assalé. Le mouvement du député-maire de Tiassalé fait notamment liste commune avec le PDCI-RDA et le FPI à Yopougon. Ici, Yohou Dia Houphouët-Augustin-Armand, N’guessan Euphrasie, Kouadio Brou Henriette et Kouamé Aya Charlotte portent l’espoir de quatre sièges dans une circonscription stratégique.
Après une parenthèse présidentielle qui a profondément éprouvé le PDCI, ces législatives auraient pu servir à colmater les brèches et à ramener la cohésion interne. Il n’en est rien. La division s’accentue, et les résultats du scrutin à venir pourraient bien en témoigner.






























