
« Adingra ne fait pas une bonne saison, il faut mettre Zaha » : le ton monte avant la liste des Éléphants pour la CAN 2025
Lemandatexpress – À l’approche de la CAN 2025, le feuilleton Wilfried Zaha continue d’enflammer l’opinion sportive ivoirienne. La publication de la liste des 27 ou 28 Éléphants est attendue dans six jours, le 9 décembre, et la question de la convocation de l’ailier du Charlotte FC divise profondément. Mais une chose est sûre : le sélectionneur Émerse Faé reste seul maître du jeu.
Les positions sont tranchées. D’un côté, ceux qui réclament coûte que coûte le retour de Zaha dans le commando ivoirien pour le Maroc. De l’autre, ceux qui relativisent son importance sous les couleurs nationales. Comme souvent à l’approche d’une grande compétition, un joueur se retrouve au cœur du débat. Et cette fois encore, l’international ivoirien en MLS fait monter la température sur la route de la CAN.
Selon le journaliste San Séverin, ce débat n’a rien d’anodin. Son analyse repose sur un constat clair : « La Côte d’Ivoire souffre aujourd’hui sur les ailes. Que ce soit Simon Adingra, Oumar Diakité ou Nicolas Pépé, ils manquent de temps de jeu ou de réussite. Un joueur comme Zaha, performant avec Charlotte en MLS, peut apporter beaucoup. Il a le talent et l’expérience, lui qui a déjà disputé trois CAN (2017, 2019, 2021). »
“Un supplément à Yann Diomandé”
Dans le milieu sportif ivoirien, l’entraîneur Rigo Gervais partage cette lecture. Pour lui, l’ancien détonateur de Crystal Palace reste une option crédible dans les couloirs offensifs. « Quand on regarde le flanc gauche aujourd’hui, il faut un supplément à Yann Diomandé. En un contre un, l’un des rares qui peut passer avec efficacité comme lui, c’est Zaha », argumente-t-il, ajoutant que son passage en MLS ne devrait aucunement être un frein. Il cite d’ailleurs l’exemple de Denis Bouanga, lui aussi en MLS, mais indispensable avec les Panthères du Gabon.
Au-delà des statistiques flatteuses du joueur (33 matchs, 10 buts, 5 passes décisives), Rigo Gervais insiste sur son expérience et sa détermination. « Pour l’intégration, il n’y a aucun débat. Zaha n’a plus rien à prouver. Il veut faire oublier le passé, écrire son histoire et aller chercher son étoile. Ce sont des joueurs qui ont faim. Il faut l’envoyer à la CAN », martèle-t-il.
Reste une question sensible : si Zaha doit revenir, qui laissera sa place dans un groupe soudé, déjà qualifié pour la CAN et le Mondial 2026 ? Le technicien est catégorique : « Émerse Faé devra faire un choix. Il faudra sacrifier un joueur. Adingra ne fait pas une bonne saison. »
De son côté, Copa Barry, champion d’Afrique 2015, a récemment encouragé Zaha à garder espoir, rappelant que « des surprises sont toujours possibles ». Pour lui, la forme du moment sera déterminante. « Émerse Faé, Guy Demel et leur staff ne sont pas fous », estime-t-il, convaincu qu’ils sauront reconnaître les valeurs sûres.
“La surprise du chef”
Pourtant, comme de nombreux Ivoiriens, certains restent perplexes face à l’engouement autour du joueur du Charlotte FC. L’internaute Abraham Kouassi ne cache pas sa surprise : « Les amis, dans ce débat, on parle bien du même Zaha qui a fait trois CAN, marqué cinq buts en sept ans et qui a été libéré par Lyon après seulement 112 minutes en quatre mois… pour finir dans un championnat faible ? Ou bien il s’agit d’un Zaha qui a signé au Real et fait mieux que Mbappé ? Je suis un peu perdu. »
Le débat a été relancé par Martial Gohourou, souvent présenté — à tort ou à raison — comme un critique acharné de Zaha, qui a placé le joueur dans sa liste pronostique comme « la surprise du chef ». Depuis, les spéculations se multiplient, jusqu’à l’initiative d’une pétition appelant à la convocation de l’ailier de 33 ans.
Faé, le maître du jeu
Face à toute cette agitation, Émerse Faé reste d’un calme olympien. C’est lui qui aura le dernier mot.
D’ailleurs, selon Rigo Gervais, le sélectionneur ne serait ni influencé ni perturbé par le débat : « Il a déjà son noyau de titulaires et son noyau de doublures. Au poste de gardien par exemple, derrière Yahia Fofana, on sait qu’Alban Lafont est numéro 2. Et des solutions comme Zaha représentent un plan C. »
En attendant le 9 décembre, les discussions continuent d’agiter les supporters et les analystes. Une certitude : pour défendre crânement son titre décroché le 11 février 2024 à Abidjan, la Côte d’Ivoire aura besoin de ses meilleurs éléments.
Martial Galé






























