
Paquinou 2025: entre Adeba Konan, Arthur et Sawé, Djaguer le Chic, Grand-père et Tabio… les Baoulé ont fait le choix de leurs artistes pour la fête
Lemandatexpress – Cette fin de semaine marque la célébration de la Pâques 2025. Comme chaque année, cette fête, qui s’est ancrée en pays baoulé sous l’appellation idiomatique de Paquinou, s’annonce grandiose. Surtout avec des artistes tradi-modernes en pleine ascension qui sont au coeur des choix des festivaliers.
Nous y sommes. Le Paquinou (Pâques), moment de retrouvailles par excellence en pays Baoulé, pointe dans quelques heures avec sa ferveur légendaire et la ruée des « migrants » vers leurs villages respectifs dans les différentes régions du centre. Ce jeudi 17 avril, un tour dans plusieurs gares routières d’Abidjan nous permet de toucher du doigt l’agitation grandissante des festivaliers. Nul ne veut se faire conter l’évènement. Car « Paquinou ô yofai » (la Pâques est chic).
Dans le Gbêkê, le N’zi, le Bélier, l’Iffou, la promesse d’une célébration des grands jours est sur toutes les lèvres. Il faut briser tant soit peu les appréhensions et l’angoisse grandissante dans un contexte préélectoral qui exhume les vieux démons, soupire-t-on.
En clair, ça va bambocher, enfiler les godets, débattre des questions de développement local. Le tout dans une atmosphère festive rythmée par les sonorités du terroir, la musique tradi-moderne baoulé. Ils sont nombreux, en effet, comme chaque année, ces artistes dont les productions vont agrémenter ces festivités du Paquinou 2025.
Mais, c’est chacun sa préférence. Et pour cette édition, les innombrables Baoulé qui quittent Abidjan pour leurs différents villages ont déjà fait le choix des “superstars” pour la fête.
Dans les différentes gares d’Abidjan, où les longues files d’attente se dressent pour l’achat des tickets de voyage, les festivaliers n’ont pas manqué de se prononcer sur les artistes baoulé en vogue, pouvant donner un cachet particulier à la fête. Sur une multitude d’intervenants, les avis restent partagés. Cependant, Abeba Konan, Arthur et Sawé, Grand-père et Tabio ainsi que Djaguer le Chic trustent les premières places du casting.
En tête de liste, Adeba Konan.
Régulier dans sa discographie, avec des chansons à la fois endiablées et chargées de messages poignants, Adeba reste l’artiste le plus prisé pour l’occasion. Il est capable de faire danser n’importe qui, quelle que soit la circonstance. Au cours de cette dernière décennie, il est constant sur la scène musicale avec des chansons pour tous. “Otobé otobé”, “Bewouman”, “Kadhafi” sont, entre autres, des titres à succès qui égayent toute une population.
“C’est vrai qu’en pays baoulé, il y a beaucoup d’artistes. Mais en toute honnêteté, si j’ai un choix à faire, c’est Adeba Konan. Il est jovial, très humble et amusant. Ses chansons sont très intéressantes avec des paroles qui éveillent la conscience collective de la société. Il donne également du rythme à danser, tout en transmettant des messages forts, surtout avec son titre Otobé otobé”, apprécie Henriette Konan, dite Kamo la star.
Cet avis est partagé par Philomène Yao, Dje Aya, Frédéric Kouadio, Ange N’Dri, et bien d’autres. Ceux-ci ne se feront pas raconter. Ils sont déjà prêts à vibrer au son de l’artiste.
Arthur et Sawé en force
À la suite d’Adeba Konan, se positionnent Arthur et Sawé. Ce duo a plongé le V baoulé dans une ambiance électrique et se taille la deuxième place. Le choix des fans n’est pas fortuit. C’est en considération des messages et du genre musical que ces deux artistes tradi-modernes viennent tout juste après Adeba Konan. Avec des titres comme “Mon goumin”, “Jamais poto”, “Jaloux”, “Adja”, entre autres, les deux garçons vont faire vibrer le Paquinou.
Pour Élodie Koffi, Serge Kouamé ou encore Affoué Bah, la fête ne réussira pas sans les sonorités d’Arthur et Sawé. “Ma préférence, c’est Arthur et Sawé. Les deux ont une très belle voix. Ils me donnent l’envie de danser à chaque arrêt. Je les kiffe trop”, a laissé entendre un fan.
Quant aux troisième et quatrième positions, occupées respectivement par Djaguer le Chic et le duo Grand-père et Tabio, elles représentent la transition de la musique tradi-moderne baoulé. Ces derniers sont des artistes aux canaux de pénétration exceptionnels. Avec “Ma tôman”, “Bahé Nin”, “Ô niaman mamou” de Djaguer le Chic ; “Mihoudê”, “Mimoh” et “Atalakou en Baoulé”, de Grand-père et Tabio, la fête sera une réussite totale, confient certains voyageurs comme M. Singo, Kouakou Kouassi, Élisabeth Konan, Bénédicte Koffi, Hortense Loukou.
John Kiffy et Roselyne Layo en guest stars
Au-delà de cette frange référentielle du moment, il y a plusieurs autres artistes, plus anciens, dont les chansons vont rythmer Paquinou. Ces derniers, sous le poids de l’âge, restent des dinosaures de la musique tradi-moderne baoulé. Dans cette liste, peut-on citer N’Guess Bon Sens, Amani Djoni, la Tigresse Sidonie, qui jouissent du respect malgré la montée de la jeune garde. Mais Paquinou, ce n’est pas que les artistes baoulé à l’affiche. Ainsi, selon des informations en notre possession, John Kiffy (John Yalé) et Roselyne Layo, deux poids lourds de la musique ivoirienne, seront en attraction à Boukébo, village du ministre Assahoré Konan Jacques, dans la région du Gbêkê. Vous avez dit Paquinou en musique !
Pacôme N’Goran (avec M.G)






























