
Ouattara débloque une charge émotionnelle, les politiques entre enthousiasme et coups de griffes, Thiam au carrefour de l’ONU…
Lemandatexpress – Alassane Ouattara a mis fin au suspense, ce mardi 29 juillet, sur sa candidature à la présidentielle 2025. Le chef de l’État sera bel et bien dans les starting-blocks le 25 octobre. Une annonce qui charrie de multiples réactions empreintes d’enthousiasme mais également d’amertume.
Il a livré, comme souvent, une magistrale surprise du chef. Sans coup férir, Alassane Ouattara s’est adressé à la Nation, se déclarant candidat à la présidentielle d’octobre 2025. Tous ceux qui avaient les yeux rivés sur le 6 août et le traditionnel discours de la fête nationale ont été pris de court. Le « Bravetchè », comme l’écrit L’Intelligent d’Abidjan, dans un jargon ivoirien, « est sorti dans dos, et c’est relancé ».
Mieux, selon Le Mandat, il a sonné « la délivrance » d’un peuple resté longtemps à la remorque de sa position. Le Matin renchérit en affirmant que « Ouattara libère les Ivoiriens ». Une analyse soutenue par la formule aphoristique : « Je suis candidat », déclamée avec force par le chef de l’exécutif.
Eh bien, au bout de la période de réflexion mûrie — qu’il s’est accordée, suite à l’appel insistant du RHDP —, Alassane Ouattara a dit oui. De l’avis de L’Avenir, c’est une réponse « à l’appel du devoir ».
“Don de soi”
Dans un sens comme dans l’autre, la charge émotionnelle charriée par cette annonce capitale, à trois mois de la présidentielle, est palpable. À l’instar de Le Patriote, qui salue « le don de soi » et remercie le président pour sa décision, c’est une expression de joie totale dans le camp des Houphouëtistes.
En effet, selon Le Mandat, le Premier ministre Beugré Mambé et le ministre de l’Entretien routier, Amedé Kouakou, ont salué un « sacrifice » consenti par Ouattara. De son côté, RHDP News rapporte les propos de l’honorable Sako Mamadou (membre du parlement de la CEDEAO), qui affirme que le président « a pris une bonne décision ».
En clair, la candidature du successeur de Laurent Gbagbo fait le bonheur d’une bonne partie de la population ivoirienne, en témoignent les danses, chants et scènes de réjouissance observées à travers la Côte d’Ivoire, comme l’indique Le Jour Plus.
Défis sécuritaires
De fait, avec Ouattara, l’horizon se dégage, à en croire La Discipline, qui évoque le triptyque : paix, prospérité et solidarité comme les promesses de cette nouvelle candidature. D’ailleurs, le président lui-même a excipé des défis sécuritaires et d’un besoin de renforcement du développement amorcé pour s’offrir cet autre challenge.
Ce challenge, l’opposition dans son ensemble ne le voit pas d’un bon œil. Depuis hier, c’est une volée de bois vert à l’endroit du chef de l’État. Guillaume Soro, le président de Générations et Peuples Solidaires, a qualifié d’éculés les arguments soutenant cette candidature. En écho, le journal Générations Nouvelles dénonce « une candidature de trop avec des justifications peu convaincantes ».
Relever le défi
Le Quotidien, de son côté, estime que Ouattara défie l’opposition. Le confrère cite, à ce propos, Damana Pickass : « Nous n’accepterons pas un 4ᵉ mandat anticonstitutionnel », s’insurge le vice-président du PPA-CI et coordonnateur du Front commun. « C’est une violation de la Constitution ivoirienne », peste pour sa part Tidjane Thiam (PDCI-RDA).
S’inscrivant dans cette logique de dénonciation, Affi N’Guessan soutient qu’Alassane a décidé de sortir par « la petite porte ». Toutefois, selon le président du FPI, cité par Notre Voie, « l’opposition une est prête à relever le défi » de l’alternance.
Dans cette atmosphère dominée par l’annonce de candidature d’Alassane Ouattara, un autre événement politique retient l’attention : le Comité des droits de l’homme de l’ONU a produit un communiqué portant sur une plainte de Tidjane Thiam. Le président du PDCI-RDA demande, en effet, des mesures provisoires urgentes pour son inscription sur la liste électorale. Requête rejetée.
Malgré tout, Le Nouveau Réveil, dans une analyse partielle du document, affirme de manière emphatique : « L’ONU ordonne à l’État ivoirien de remettre Thiam sur la liste électorale ». En réalité, le Comité, qui n’a pas encore tranché (ni dans la forme ni sur le fond) sur la recevabilité de la saisine, a simplement demandé à l’État de Côte d’Ivoire de faire ses observations au plus tard le 8 janvier 2026. C’est la prochaine étape de cette affaire, qui est loin d’avoir élucidé la situation de Thiam dans le processus électoral actuel, marqué par l’annonce de la candidature d’Alassane Ouattara.
Martial Galé































