
Côte d’Ivoire : Le collectif des avocats des militants du PPA-CI dénonce des irrégularités
Lemandatexpress – Le collectif des avocats des militants du Ppa-CI a tenu une conférence le mercredi 13 août 2025, à la Maison de la Presse d’Abidjan. Ils ont dénoncé des irrégularités dans l’arrestation et la détention de l’ancien ministre d’État, ministre de la Défense, Lida Kouassi Moïse, et de l’ex-directeur d’État du protocole de l’ancien Président, Koné Boubacar et d’autres militants du Ppa-CI.
Selon la défense des mis en cause, la procédure aurait délibérément ignoré les articles 42 et 43 du statut des anciens membres du gouvernement, qui imposent une procédure spécifique en cas de poursuites. « On ne peut pas traiter d’anciens hauts responsables comme de simples citoyens devant la justice. La loi impose des garanties procédurales qui n’ont pas été respectées », a souligné Me Sylvain Dakouri Tapi.
Les avocats ont également dénoncé les conditions de détention des militants. Ils ont affirmé que ces détenus sont privés de « serviettes hygiéniques » et contraints de dormir sur « des matelas souillés ». Selon Me Sylvain Tapi, la détenue Zaholy Pascale lui aurait rapporté les faits suivants : « Sur un matelas infecté qui sentait l’urine, vu le stress, elle a eu ses menstruations et a demandé de l’aide pour obtenir des serviettes hygiéniques. Les gardes ont refusé et elle a dû déchirer le même matelas, qui sentait l’urine, pour se protéger ».
Lors de cette rencontre avec les médias, les avocats ont affirmé que des aveux avaient été obtenus sans la présence de leur conseil. « Un aveu obtenu sous pression, sans assistance légale, est nul et non avenu. La loi exige qu’un aveu soit libre, éclairé et volontaire », a souligné Me Kanon Blé.
Rappel des événements
Pour rappel, outre les 13 premiers interpellés dans les événements survenus à Yopougon dans la nuit du 1er au 2 août 2025, d’autres arrestations ont eu lieu, notamment celles de l’ex-ministre de la Défense Lida Kouassi Moïse et de l’ambassadeur Koné Boubacar, directeur du protocole de l’ex-Président Laurent Gbagbo.
D’après le procureur de la République près le Tribunal de première instance d’Abidjan, Koné Braman Oumar, ces violences s’inscriraient dans un contexte de tensions politiques en prélude à l’élection présidentielle d’octobre 2025. Les mis en cause auraient pris pour cibles des infrastructures stratégiques, incendiant des bus, des stations-service, le siège de la Commission électorale locale (Cei de Yopougon Niangon) et les locaux de la mairie annexe de Yopougon Niangon à gauche.
Information judiciaire et chefs d’accusation
Présentés le lundi 11 août 2025, devant la Section antiterroriste du Tribunal d’Abidjan, les mis en cause font l’objet d’une information judiciaire ouverte pour actes terroristes, complot contre l’autorité de l’État, participation à un mouvement insurrectionnel, dégradation volontaire et incendie volontaire de véhicules appartenant à autrui. Ces faits sont passibles de lourdes peines prévues par les lois relatives à la lutte contre le terrorisme et par le Code pénal ivoirien.
Fraternité Matin





























