Simone Gbagbo inflige deux revers politiques majeurs à Laurent Gbagbo
L’ancienne Première Dame de Côte d’Ivoire, Simone Ehivet-Gbagbo, vient de signer une double victoire symbolique et politique face à son ex-époux, l’ancien président Laurent Gbagbo, dans le cadre de l’élection présidentielle prévue le 25 octobre 2025.
Deux victoires significatives qui confirment son retour sur la scène politique nationale et la repositionnent comme une figure incontournable de la gauche ivoirienne. Première victoire pour Simone Gbagbo : sa candidature a été validée par le Conseil Constitutionnel, contrairement à celle de Laurent Gbagbo, recalée pour défaut de parrainages. L’ancienne Première Dame a réussi, en un temps record, à rassembler les parrainages requis, surpassant les attentes et prenant de court de nombreux observateurs.
Ce revers infligé à Laurent Gbagbo, pourtant soutenu par un appareil politique plus ancien et structuré, marque une fracture encore plus nette entre les deux figures jadis unies dans le même combat politique. Si certains voyaient encore en Laurent Gbagbo le pilier incontesté de l’opposition, cet épisode vient bouleverser les équilibres internes et redistribue les cartes. La seconde victoire de Simone Gbagbo est d’ordre symbolique, mais loin d’être anecdotique.
Laurent Gbagbo avait saisi le Conseil Constitutionnel pour demander que son ex-épouse ne puisse plus utiliser son nom dans le cadre de sa campagne et de l’élection. Une tentative de dissociation politique, mais aussi personnelle qui a échoué. Le Conseil Constitutionnel s’est déclaré incompétent à statuer sur cette requête, précisant que sa mission se limite à l’étude de l’éligibilité des candidats.
Simone Ehivet Gbagbo portera bien le nom « Gbagbo » durant toute la campagne présidentielle. Un affront pour son ancien époux, qui avait publiquement annoncé leur séparation dès le retour de Belgique en juin 2021, dans un climat de tension froide entre les deux ex-époux. Alors que certains de ses anciens compagnons de lutte contestent les décisions du Conseil Constitutionnel et dénoncent des exclusions arbitraires, Simone Gbagbo a choisi une posture plus institutionnaliste. Elle a salué ce qu’elle qualifie de « bon travail » du Conseil Constitutionnel, soulignant la transparence et la rigueur des décisions rendues.
« C’est du bon travail. Une très grosse émotion… Nous avons remporté cette victoire au niveau du Conseil constitutionnel. Le plus gros reste à venir, mais c’est une grande étape franchie », a-t-elle déclaré le lundi 8 septembre à la presse. Ces victoires personnelles de Simone Gbagbo ouvrent une nouvelle séquence politique. Exclu de la course, et affaibli dans son propre camp, Laurent Gbagbo pourrait voir une partie de la gauche se rallier à l’ancienne Première Dame, dont le discours d’alternance et de réconciliation nationale semble séduire au-delà de son camp traditionnel.
Simone Gbagbo, longtemps dans l’ombre de son ex-mari, semble aujourd’hui voler de ses propres ailes. Plus qu’une revanche personnelle, c’est une reconquête politique que la présidente du Mouvement des Générations Capables (MGC) semble désormais mener, avec la ferme ambition d’incarner une nouvelle voie pour l’opposition ivoirienne.
HILAIRE GUEBY
