
Politique nationale: IRS PDCI-RDA exige “dans l’immédiat”, un comité de crise et une phase d’intérim “encadrée “
Un mois après avoir tiré la sonnette d’alarme sur les dérives internes du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), le Groupe Initiative pour la Réconciliation et la Sauvegarde du PDCI-RDA (IRS PDCI-RDA) est revenu à la charge, mercredi 17 septembre 2025, à la Maison de la Presse d’Abidjan-Plateau.

À travers une déclaration incisive lue par le Professeur Albert Yao Kouamé, membre du Bureau Politique du parti, en marge d’une conférence de presse, le groupe exige “dans l’immédiat” la mise en place d’un Comité de crise ainsi que l’ouverture d’une phase d’intérim encadrée par les dispositions statutaires et réglementaires du parti.

Aux côtés du Pr Yao Kouamé figuraient d’autres figures influentes du PDCI-RDA : Anoman Magloire, Délégué communal d’Aboisso ; Emolo Claude, Délégué de Koumassi ; et le Dr Vitrice Yekpe. Ensemble, ils ont dénoncé la gouvernance actuelle du parti, jugée autoritaire, opaque et responsable directe de la non-participation du PDCI-RDA à l’élection présidentielle du 25 octobre 2025; une première pour un parti fondateur de la République de Côte d’Ivoire.

“Le PDCI n’a pas de candidat à cette élection. Ce constat dramatique n’est pas un fait du hasard mais le fruit amer d’une mauvaise gestion politique et organisationnelle”, a déclaré Pr Yao. Il a rappelé que cette absence est la quatrième depuis 2000, mais “la plus intolérable”, car provoquée cette fois par des manquements internes, notamment l’exclusion du président du parti, Cheick Tidjane Thiam, pour défaut d’inscription sur la liste électorale.

Le Groupe IRS PDCI-RDA accuse la direction actuelle d’avoir ignoré les signaux d’alerte envoyés dès août dernier et d’avoir préféré “museler les voix dissidentes” plutôt que d’engager un débat salutaire. “Le conformisme imposé et le recours systématique au mensonge ont plongé notre parti dans une crise profonde”, a dénoncé le Professeur, pointant du doigt les nominations récentes jugées irrégulières, la communication mensongère sur l’éligibilité du candidat, et l’absence inexpliquée du président du parti à des moments clés.

Face à ce qu’ils qualifient de “crise de confiance et de légitimité”, les membres du groupe appellent à une refondation urgente du parti par un retour à ses fondamentaux : respect des textes, inclusion des voix divergentes et restauration d’une gouvernance participative. L’adresse du jour marque une escalade dans la contestation interne, mais les membres du IRS PDCI-RDA affirment leur loyauté au parti, non sans fermeté : “Nous ne quitterons pas ce parti, nous allons le sauver. Et cela passe, aujourd’hui, par des décisions courageuses et immédiates.”

À l’heure où la présidentielle, les législatives et les consultations locales approchent, ce groupe met la direction actuelle devant ses responsabilités : “Doit-on continuer à faire confiance à une équipe qui a failli ? La réponse est non”, a martelé Pr Yao Kouamé.
Mathias Kouamé































