
Université Alassane Ouattara de Bouaké : Le SAGEC dénonce le mépris des autorités et brandit la menace d’une grève
Réunis en Assemblée Générale Extraordinaire ce mercredi 21 mai 2025, au sein de l’amphithéâtre K.A du campus 1 de l’Université Alassane Ouattara de Bouaké, les enseignants-chercheurs membres du Syndicat Autochtone pour Garantir l’Épanouissement des Enseignants-chercheurs et Chercheurs (SAGEC) ont lancé un ultimatum au gouvernement. Exténués par l’inaction de la tutelle face à des revendications vieilles de plus d’un an, ils menacent de déclencher une grève les 10, 11 et 12 juin prochains, si aucune mesure concrète n’est prise d’ici là.
Selon le Secrétaire Général National du SAGEC, Dr Koba Louis Marius, cette mobilisation s’inscrit dans la continuité d’un combat entamé depuis le 6 décembre 2023. « Nous réclamons un statut particulier propre à l’enseignement supérieur, adapté à nos réalités, à nos missions et aux sacrifices consentis pour la science, l’éducation et notre nation », a-t-il déclaré.

Le SAGEC déplore l’obsolescence du décret de 1993, encore en vigueur, qui selon le syndicat, ne correspond plus au contexte actuel. « Même les anciens décrets de 1970 et 1978 étaient conçus sans distinction entre les différents niveaux d’enseignement. Aujourd’hui, il est temps de reconnaître la spécificité du supérieur », a justifié Dr Koba.
Le syndicat affirme avoir saisi les autorités à deux reprises, par courrier officiel en date du 4 juin 2024 puis du 12 février 2025, dans le strict respect du protocole d’accord sur la trêve sociale de 17 ans. Mais face à ce qu’ils perçoivent comme un silence méprisant de la tutelle, les membres du SAGEC estiment que leur patience a atteint ses limites.
Un préavis de grève imminent
« Nous avons été patients. Mais aujourd’hui, nous devons passer à l’action. L’Assemblée Générale a tranché : le mardi 27 mai 2025, nous déposerons un préavis de grève pour les 10, 11 et 12 juin prochains », a annoncé Dr Koba.
Le syndicat formule un ensemble de revendications claires, précises et équilibrées, regroupées en deux volets :

Revendications non financières :
La délivrance du passeport diplomatique à tous les enseignants-chercheurs, afin de faciliter les déplacements internationaux pour conférences, recherches et partenariats.
Une réforme du système de promotion et d’encadrement, jugé inéquitable, pour plus de transparence et de justice.
Revendications financières :
Une augmentation significative de la prime de recherche, actuellement jugée insuffisante au regard des exigences du CAMES.
Une réévaluation des salaires des enseignants-chercheurs, pour mieux refléter leurs responsabilités.

L’instauration d’une allocation annuelle de 2 millions de FCFA par enseignant-chercheur, destinée à soutenir les travaux scientifiques et missions académiques.
Le SAGEC insiste sur sa disponibilité au dialogue, tout en revendiquant une reconnaissance pleine et entière de son rôle dans le développement intellectuel et scientifique du pays. « Nous ne demandons pas la lune, mais simplement à être écoutés, respectés et consultés. Le SAGEC reste ouvert à la discussion, mais tant que nous ne serons pas conviés à la table des négociations, nous continuerons à faire entendre notre voix dans la rue, dans les amphithéâtres, dans les médias », a conclu Dr Koba.
HG































