
PDCI-RDA/ Billon accuse : « Thiam a été élu président du parti avec la complicité de la direction intérimaire et du Comité d’organisation du congrès»
Lemandatexpress – Jean-Louis Billon, ancien ministre du Commerce et figure influente du PDCI-RDA, était face à la presse, ce lundi 26 mai, pour se prononcer avec fermeté sur la gestion actuelle du parti. Tout en contestant la désignation de Tidjane Thiam comme candidat naturel, il a annoncé sa détermination à concourir pour la magistrature suprême.
Jean-Louis Billon qui avait observé, depuis quelque temps, un silence médiatique, n’a pas résisté plus longtemps à la tentation de reprendre toute sa place dans le débat au sein du PDCI-RDA. D’où sa sortie, ce jour, pour mettre le doigt là où ça fait mal.
Évoquant l’exacerbation des dissensions au sein du parti, le député de Dabakala a remis en question le processus de succession post-Henri Konan Bédié.
Crise de légitimité sans précédent
Selon lui, le 8e congrès du PDCI-RDA, censé ouvrir une transition apaisée, s’est transformé en une mascarade. Il dénonce, de ce fait, une élection biaisée de Tidjane Thiam à la tête du parti, entachée d’irrégularités et d’une « crise de légitimité sans précédent ». « Il a été élu président du parti avec la complicité tacite de la direction intérimaire et du Comité d’organisation du congrès.»
L’ancien ministre du Commerce juge plus grave une motion adoptée lors du congrès qui aurait imposé l’actuel président comme candidat naturel à la présidentielle. « Dans un congrès acquis à cette cause, une motion est sournoisement adoptée pour l’imposer comme le candidat naturel du PDCI à la présidentielle, foulant au pied des ambitions légitimes telles que la miennes, dans l’attente d’une convention transparente pour solliciter le parrainage des partisans », dénonce -il.
Sans candidat officiel
Au PDCI, les tensions ont depuis pris une tournure juridique. Tidjane Thiam, naturalisé français, a vu sa candidature contestée pour non-conformité aux dispositions constitutionnelles. Le 22 avril 2025, il a été radié des listes électorales. Conséquence : à moins de cinq mois de l’élection, le PDCI-RDA se retrouve sans candidat officiel. Un tournant décisif selon M.Billon qui affirme : « Pendant que nos adversaires avancent, le PDCI demeure empêtré dans des querelles internes ».
Face à l’impasse, le patron de SIFCA appelle à la convocation d’une nouvelle convention démocratique et inclusive, capable de désigner un candidat légitime, éligible et porteur d’un projet crédible. Il exhorte les militants à transcender les logiques de clan pour sauver le parti.
« Quel que soit le candidat désigné pour une convention équitable, c’est l’unité du parti derrière ce candidat qui fera la différence », soutient-il faisant référence aux primaires américaines de 2008, avec la farouche opposition entre Barack Obama et Hilary Clinton, lesquels s’étaient unis ensuite pour le triomphe des Démocrates à la présidentielle.
Vision pour la Côte d’Ivoire
Jean-Louis Billon a présenté, par ailleurs, sa vision pour la Côte d’Ivoire : gouvernance fondée sur la transparence, préférence nationale, valorisation de l’agriculture, soutien à la jeunesse et à la diaspora, modernisation des infrastructures, transition énergétique.
« Je suis plus que jamais déterminé à aller à la conquête du pouvoir, non par ambition personnelle, mais en réponse à l’appel des Ivoiriens », a-t-il déclaré, précisant qu’il se tient prêt à mener campagne en dehors du cadre officiel du parti si celui-ci refuse d’ouvrir le jeu démocratique.
Déterminé à aller jusqu’au bout, Billon a annoncé le lancement de tournées à travers le pays pour « écouter, partager, et construire une Côte d’Ivoire nouvelle ». Tout en assurant qu’il reste attaché aux valeurs du PDCI, Billon prévient qu’il ne se taira pas devant « la souffrance du peuple ».
Martial Galé
Lemandatexpress.net































