
Adjoumani sans détour, après la publication de la liste électorale définitive : « Ceux qui attendent une décision politique auront leurs yeux pour pleurer si… »
Lemandatexpress – La publication, ce mercredi 4 juin, de la liste électorale définitive a constitué l’un des temps forts de la Tribune du RHDP à la rue Le Pic. À cette occasion, le ministre d’État et porte-parole du parti au pouvoir, Kobenan Kouassi Adjoumani, a appelé l’opposition à se rendre à l’évidence concernant la radiation de certains de ses leaders.
Face à la presse, le « pachyderme » du RHDP n’a pas mâché ses mots. Évoquant le fichier électoral officialisé quelques heures plus tôt par la Commission électorale indépendante (CEI), il a répondu sans détour aux critiques venues de l’opposition. Cette dernière dénonce la radiation de plusieurs de ses figures de proue, qu’elle qualifie de déni de démocratie. Pour Adjoumani, le processus électoral est bel et bien enclenché – et surtout, irréversible.
« Après l’affichage de la liste définitive, les candidats ont jusqu’à la fin du mois de juin pour boucler leurs parrainages, et le 26 juillet débutera le dépôt des candidatures. Comme on le voit, le processus est transparent, clair pour tout le monde. Il faut que chacun s’organise pour ne pas rater le train. Parce que le train de la présidentielle 2025 ne sifflera pas deux fois pour prendre les retardataires. »
Dans cette perspective, Adjoumani enjoint l’opposition à revoir sa stratégie et à se confronter à la réalité politique du moment, faute de quoi elle risque d’être laissée sur le carreau.
« Ceux qui attendent autre chose, une décision politique dans l’intervalle, auront simplement leurs yeux pour pleurer s’ils ne songent pas à se réorganiser dès maintenant », a-t-il lancé.
Une sortie qui souligne, selon lui, l’urgence pour les opposants de trouver des alternatives crédibles à leurs « candidats naturels », désormais frappés de forclusion.
Dans la foulée, Adjoumani a tenu à rappeler les nombreux revers judiciaires et diplomatiques enregistrés par l’opposition ces derniers mois.
« Sur le terrain du droit, ils ont été battus à plate couture, déboutés. Tous les arguments ont été passés au scanne. Et le résultat est le même sur le terrain diplomatique : ils ont essuyé des revers retentissants, aussi bien en France que du côté de l’Union Européenne. Vous les avez même entendus dire que l’ONU nous aurait écrit. Mais jusqu’à présent, le courrier n’est pas encore arrivé à Abidjan. L’ONU qu’ils ont agressée et vilipendée hier, l’ONU qui serait la cause de tous leurs malheurs, est aujourd’hui courtisée pour voler à leur secours. »
Fustigeant les tentatives de délégitimation du processus électoral, le ministre d’État invite l’opposition à rompre avec la logique de confrontation.
« L’opposition doit abandonner la logique du pire et la stratégie du chaos. Parce qu’ils en sortiront perdants », a-t-il affirmé, accusant Affi N’Guessan et ses pairs de vouloir rééditer les pratiques de 2020, notamment à travers la création de l’éphémère Comité national de transition (CNT).
Désormais disponible, la liste électorale définitive pour l’élection présidentielle d’octobre 2025 confirme la radiation de plusieurs leaders politiques. Parmi eux figurent Tidjane Thiam, frappé par l’article 48 du Code de la nationalité ivoirienne, ainsi que Laurent Gbagbo, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé, tous déclarés inéligibles en raison de condamnations judiciaires en Côte d’Ivoire.
Si l’opposition ne manque pas de dénoncer ces exclusions comme une manœuvre politique, le régime, par la voix de son porte-parole, semble bien décidé à maintenir fermement le cap du processus électoral.
Martial Galé































