
Interview : Koné Aboubacar Sidiki (1er vice-président, CR de Worodougou) : “Nous n’allons pas nous faire l’injure de faire passer le Président Alassane Ouattara par un deuxième tour”
Lemandatexpress – Au terme du pré-congrès du RHDP, tenu dans la région du Worodougou, le président du comité d’organisation, Koné Aboubacar Sidiki, a dressé le bilan de cette activité. Il s’est également prononcé sur la vie du parti dans cette partie de la Côte d’Ivoire, sans oublier la présidentielle d’octobre 2025 en Côte d’Ivoire.
Honorable Koné Aboubacar Sidiki, vous avez présidé le comité d’organisation du pré-congrès des Houphouëtistes dans la région du Worodougou. Quel bilan dressez-vous au terme de ces assises ?
Effectivement, nous avons eu l’honneur d’assurer la présidence du comité d’organisation du pré-congrès du RHDP dans le Worodougou, les 31 mai et 1er juin. Le premier jour a été consacré aux travaux en commission. Nous avions trois commissions : la commission statuts et règlement intérieur, la commission vie et fonctionnement des structures du parti et la commission politique générale. Nous attendions environ 500 congressistes. Nous avons eu plus de 650 congressistes. C’est déjà un bilan extrêmement positif pour nous. Cela veut dire que les forces vives du parti se sont exprimées. Nous avons eu de bonnes résolutions. Nous avons fait des amendements de textes et proposé d’autres textes. Nous avons proposé des motions au congrès, motions dans lesquelles nous avons décliné la position du Worodougou concernant l’avenir de notre parti.
Le deuxième jour, nous attendions à peu près 3 500 pré-congressistes à ce meeting. Le chef de la délégation, le ministre Kalil Konaté, a dit que nous sommes allés à près de 8 000 pré-congressistes. Pour nous, c’était extrêmement important. Ce meeting annonçait que nous devions passer des messages forts et écouter aussi les orientations de la direction du parti. Ça a été des messages de cohésion et d’engagement. Mais nous avons tous appelé à la double candidature du Président de la République, Alassane Ouattara : candidat à la présidence de la République de Côte d’Ivoire et candidat à la présidence du parti.
Nous estimons que s’il accepte cette position du Worodougou, qui, je suis convaincu, sera aussi celle d’autres régions, nous allons faire un bilan exceptionnel. Et nous allons faire en sorte qu’il soit élu au premier tour, parce que nous n’allons pas faire l’injure de faire passer Alassane Ouattara par un second tour.
Quelles sont les prochaines étapes ?
Nous partons au congrès. Le congrès va définir des orientations, les actions à mener, et nous aurons donc un plan d’action après le congrès. Donc, après le 21 juin, nous serons clairement en pré-campagne. Nous sommes en train de structurer notre base. Nous avons notre plateforme E-militant. Nous identifions nos militants. Nous faisons en sorte qu’ils soient organisés et qu’au niveau de la proximité, tous nos militants aient leurs documents au complet. Nous veillons donc sur la liste électorale avec la CEI quand elle est affichée, pour faire en sorte que nos militants soient prêts.
Nous nous préparons pour le RHDP. Le Worodougou est le bastion du RHDP, vous le savez. Nous avons 8 maires RHDP, 6 députés RHDP, un président de conseil régional RHDP et deux sénateurs RHDP. Et là, je ne parle pas de candidats qui ont gagné en tant qu’indépendants et qui sont venus au RHDP. Je parle des candidats du parti qui ont remporté les élections brillamment. Nous sommes prêts, nos structures de base sont prêtes, et il n’y a pas de raison que les élections ne se passent pas bien. Nous allons sensibiliser à la paix. Nous allons sensibiliser à la cohésion. Mais nous allons aussi former au vote et à l’encadrement du vote de nos militants.
Lors du meeting, les grandes figures du parti, les ministres Bouaké Fofana et Kalil Konaté, ont insisté sur l’unité du parti dans la région du Worodougou. On a le sentiment qu’il y a des tensions internes. Un mot là-dessus ?
Nous ne sommes pas déchirés. Est-ce que la diversité de la presse écrite signifie une déchirure au sein de la presse ? Je ne crois pas. Nous ne sommes pas déchirés. La vitalité de notre parti s’exprime par la diversité de nos idées. Mais quand il s’agit de l’unité du parti, nous ne lésinons pas avec. Je viens de vous dire que tous les candidats que le RHDP a présentés aux dernières élections ont été élus. Donc notre parti vit, notre parti grandit, notre parti se structure. Nos militants répondent à l’appel des cadres. Donc nous ne sommes pas déchirés et nous parlons avec les résultats.
Vous êtes au conseil régional du Worodougou. Quels sont les grands chantiers pour 2025 ?
Les grands chantiers pour 2025 sont inscrits dans notre plan triennal. En février dernier, au nom du ministre président du conseil régional, j’ai effectué une tournée régionale où nous avons implanté près de 20 projets de développement. À savoir des centres de santé, des écoles, de l’eau potable, ainsi de suite. Nous poursuivons ces actions. Bientôt, nous allons les inaugurer parce que ce n’est pas une vue de l’esprit ; et nous continuons notre chemin. Nous investissons 60 % de notre budget dans l’éducation. Ensuite viennent la santé, l’eau potable et les aides sociales. Nous estimons aujourd’hui que le conseil régional investit positivement. Et nous n’allons pas tomber dans l’autosatisfaction. Mais nous n’allons pas non plus nous autoflageller.
. 2025 est une année électorale en Côte d’Ivoire avec notamment la tenue en octobre de la présidentielle. C’est l’heure aussi du bilan. En tant que cadre du RHDP, pouvez-vous nous faire l’inventaire des grands chantiers dans la région obtenus sous la magistrature du président Alassane Ouattara ?
Pour nous, c’est un secret de polichinelle. Tout le monde le sait, tout le monde le dit. Mais c’est toujours important de revenir là-dessus et le ministre Kalil Konaté l’a fait. Je ne voudrais pas édulcorer son message. Il s’est largement appesanti sur le bilan.
Aujourd’hui, nous passons de 13 % à 98 % de taux d’électrification dans la région ; d’une seule voie bitumée à plus de deux voies structurantes bitumées aujourd’hui. Je veux parler de Mankono – Séguéla et Séguéla – Touba. Alors qu’avant, nous n’avions que Daloa – Séguéla et Séguéla – Kani. Nous avons aujourd’hui Kani – Boundiali. Nous avons des projets structurants. Nous avons la mine industrielle de Fadiadougou et également la mine de Kuego que nous n’avions pas avant. Nous avons la zone industrielle dédiée à l’anacarde ici à Séguéla que nous n’avions pas avant. Nous avons déjà trouvé le site où seront construits le CAFOP et le lycée professionnel de Séguéla.
Pour nous, Alassane Ouattara, c’est un bâtisseur, un développeur. Nous sommes satisfaits quand nous faisons notre bilan de 1960 à 2010, et de 2010 à aujourd’hui. Cela dit, nous continuons de lui faire confiance et de travailler avec lui pour que nous ayons davantage d’infrastructures sociales.
Terminons avec cette triste nouvelle qui vient de tomber : Zoumana Bakayoko, frère aîné du défunt Premier ministre Hamed Bakayoko, est décédé. Quelle réaction ?
Effectivement, la nouvelle nous est parvenue. Un décès est une grande tristesse, encore plus celui d’un frère, d’un ami, d’un collègue. Le Worodougou perd encore un illustre fils, député de Séguéla commune. Le grand frère du Premier ministre, qui lui-même nous a quittés il n’y a pas longtemps. C’est compliqué, ce sont des moments extrêmement difficiles. Mais nous sommes des croyants. Nous nous en remettons à Dieu. Nous demandons des prières de nos parents pour lui. Nous allons présenter nos condoléances à sa famille biologique, à sa famille politique, à nous-mêmes et à tous ses collègues députés de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire.
Interview réalisée par Izou Dine































