
Africa Sports : des collectifs de supporters mécontents annoncent l’installation d’un Comité de transition pour l’après Kuyo
Lemandatexpress – Alors que le premier mandat de Kuyo Téa Narcisse à la tête de l’Africa Sports touche à sa fin, des supporters du club vert et rouge montent au créneau, appelant à une refonte structurelle avant la prochaine Assemblée générale élective.
Se réclamant pour les uns du Collectif des décideurs, et pour les autres du Collège des supporters, ces Membres Associés Mobilisés (MAM), menés par Sébastien Zéhi et Émile Némégnan, deux figures bien connues de la sphère oyé, se sont réunis ce jeudi 19 juin à la médiathèque de Treichville pour décliner leur vision de l’avenir du club.
Leur position est sans équivoque : le temps de Kuyo est révolu. Il faut aller vers une nouvelle gouvernance, conforme aux statuts du club. Sébastien Zéhi et ses camarades dénoncent une violation grave des textes de l’Africa Sports, doublée d’un bilan sportif jugé décevant. Ils envisagent la tenue d’une Assemblée générale extraordinaire, destinée à mettre en place un Comité de transition.
Dans cette perspective, le Collectif des décideurs et le Collège des supporters s’opposent fermement à toute tentative du président Kuyo Téa d’installer un contrôleur général lors de l’Assemblée générale ordinaire prévue pour le 29 juin prochain. Ils jugent cette démarche infondée, estimant que la vacance de ce poste pendant tout le premier mandat de Kuyo Téa est en soi une entorse grave aux règles.
« Le contrôleur général est incontournable. Rien ne peut se faire sans le contrôleur général. Donc, tout ce qui se fait sans lui est fictif, tout ce qui se fait sans lui ne rentre pas en ligne de compte dans les règles applicables », dénonce Sébastien Zéhi.
Réagissant à la volonté tardive de Kuyo Téa de combler ce vide, M. Zéhi rappelle : « On renouvelle quelque chose qui a été mis en place. C’est quand vous avez quelque chose, que vous avez mis en place, que vous pouvez modifier, que vous pouvez renouveler, ou améliorer. »
Sous-entendu que le bureau exécutif sortant aurait agi dans l’illégalité, puisque le contrôleur général aurait dû être élu en même temps que le président, soit lors de l’Assemblée générale élective du 28 novembre 2021, qui a vu l’élection de Kuyo Téa.
Opposés à tout passage en force, les deux collectifs plaident pour une organisation sérieuse, adossée aux statuts du club. « Parce que si les textes sont inapplicables, s’ils sont complexes, c’est au cours de cette Assemblée générale extraordinaire qu’on peut demander de les toiletter. Sinon, nous n’avons pas d’invective, parce que la liberté d’expression ne signifie pas la liberté d’invective. Donc, nous n’allons pas à cette Assemblée-là pour obliger les gens à couper des têtes », rassure Zéhi, précisant qu’il s’agit de « remettre les choses en place ».
Mais alors, qui se cache derrière ces collectifs au sein duquel figurent, entre autres, Adolphe Konan (COMAMAS), Assemian Kassi (ancien SG du club) ? « Nous, on sait rester aussi bien derrière que devant. Seulement, il y a le président Pépé Paul, qui est dans le Collectif des décideurs. Il est le doyen. Il est aujourd’hui à la place de Cheickna Sylla. Donc, c’est lui la référence. Même pour cette conférence que nous organisons, c’est avec la bénédiction du président Pépé Paul. Donc, il y a déjà un minimum d’organisation morale dans tout ce que nous entreprenons. Il y a également Charles Légré, qui est le second Pépé Paul », a révélé l’ancien Directeur général de la Poste de Côte d’Ivoire.
Zéhi s’est également félicité des candidatures déjà annoncées pour la succession de Kuyo Téa notamment celles de Éric Babou et Jean-Michel Deignan, tout en se montrant ouvert à d’autres profils : « Nous voulons ratisser large. Nous voulons que l’Africa Sports soit un rassemblement. Au vu des ratés que nous avons connus, il est nécessaire que nous allions encore plus loin avec tout le monde. »
Dans le même esprit, Saki Gutenberg, membre associé actif, a insisté sur la nécessité de sortir des logiques partisanes : « L’Africa Sports doit transcender tous les clivages politiques et ethniques. » Et d’accuser sans détour : « Kuyo Téa est dans une gestion clanique. »
Après une période de relative accalmie, l’Africa Sports semble de nouveau au bord de fortes turbulences internes. Les supporters mobilisés, ce 19 juin, apparaissent déterminés à aller jusqu’au bout de leur logique, tandis que le président Kuyo Téa continue de défendre la légalité de ses actions en invoquant le respect des textes du club. Relégué au terme de la saison 2020-2021, l’Africa Sports peine a retrouver la Ligue 1. C’est la véritable raison de cette montée de tension.
Martial Galé
Lemandatexpress.net