
Le bloc en faveur du plan B prend forme, grosses inquiétudes sur la présidentielle en hauts lieux, le bâton sort contre les indisciplinés…
Lemandatexpress – Longtemps retoquée, l’idée d’un plan B pourrait bien faire son chemin au PPA-CI. Et ce, dans la perspective d’un scrutin présidentiel qui cristallise les attentions bien au-delà des frontières ivoiriennes. Dans le même contexte, le plan commun PDCI-RDA/PPA-CI se dévoile, tandis que, sur les routes, s’ouvre la chasse aux plaques banalisées.
C’était presque une hérésie que d’en parler. Mais l’acte de courage d’Ahoua Don Mello, proposant une alternative à Laurent Gbagbo (qui est frappé d’inéligibilité, a priori), pourrait bien rebattre les cartes. Certes, le soutien à la candidature de l’ancien chef d’État reste l’axe stratégique pour la majorité des militants du parti socialiste. Toutefois, les lignes bougent.
Comme le relève Le Matin, les vagues de ralliement s’intensifient autour de Don Mello. C’est le cas du secrétaire national Ahilé Ferdinand, dit “Léo Côte d’Ivoire”, qui a lancé une sorte d’avertissement à l’endroit de ses camarades de lutte : « Vouloir maintenir Gbagbo, c’est ruiner les espoirs de toute une génération. J’adhère pleinement à la proposition de Don Mello », s’est-il déclaré. Un engagement qui sera formalisé par une conférence de presse imminente, nous apprend Le Matin.
Le Jour Plus lit, dans la formation de ce bloc en faveur du plan B, un élément perturbateur de l’élan politique du PPA-CI : « Tout est mélangé. Malgré le communiqué du parti, un cadre influent apporte son soutien à Don Mello », fait observer le confrère. « Le plan B déchire le PPA-CI et brise le mythe Gbagbo », écrit, de son côté, Le Patriote, qui présente l’opposition “KO debout” à moins de trois mois de la présidentielle.
L’Intelligent d’Abidjan tempère toutefois, en soutenant que la rupture Gbagbo–Don Mello n’est pas encore à l’ordre du jour. Koua Justin, cadre du parti, pense d’ailleurs qu’il s’agit d’un faux débat. Aussi appelle-t-il, selon Le Canard déchaîné, à se concentrer « sur la candidature de Gbagbo ». « N’écoutez ni à gauche ni à droite », exhorte-t-il.
Mouvement Renaissance
Mais quand Le Quotidien, dans un devoir de mémoire, rappelle le mouvement « Renaissance » créé à l’époque par Don Mello, en scission du FPI, il n’est guère incongru de donner du crédit à ce bloc qui se forme au sein du PPA-CI, même si cela ne devrait pas gripper sa marche de sitôt.
En effet, le parti de Laurent Gbagbo s’apprête à marquer un pas décisif dans sa coalition avec le PDCI-RDA. Comme l’annonce Le Temps, le plan commun – plateforme qui unit les deux principaux partis de l’opposition – sera rendu public aujourd’hui. « Les membres et les organes » seront présentés, précise Le Canard déchaîné.
Cette activité retiendra toutes les attentions, à l’instar du processus électoral qui suscite de grosses interrogations au sein de la communauté nationale. Africa Intelligence, tout en annonçant hier une rencontre privée à l’Élysée entre Alassane Ouattara et Emmanuel Macron, a levé quelques indiscrétions sur les tractations autour de la présidentielle d’octobre.
Exclusion des candidats
Ainsi, le président français serait très attentif à ce que le scrutin soit inclusif, reprend Le Nouveau Réveil, ajoutant que l’Union européenne et les États-Unis s’opposent à l’exclusion de candidats. Il convient de rappeler que Laurent Gbagbo, Blé Goudé, Guillaume Soro et Tidjane Thiam sont absents de la liste électorale – donc inéligibles à l’état actuel des choses – alors que leurs partisans investissent le terrain pour la collecte des parrainages.
À ce titre, Michel Gahler, député au Parlement européen, demande au gouvernement la tenue d’une RLE en urgence avant la présidentielle, selon des propos relayés par Le Nouveau Réveil.
Sur la base des mêmes informations d’Africa Intelligence, Générations Nouvelles tire une conclusion sévère. Pour ce journal proche de Guillaume Soro, « Ouattara met ses soutiens mal à l’aise… L’élimination sur tapis vert des leaders politiques suscite de grosses inquiétudes. »
Dans ce contexte agité, revient avec insistance la fuite hors du pays de Soumaïla Bredoumy. Le porte-parole du PDCI-RDA aurait pris la clé des champs en raison de pressions judiciaires, affirme Aujourd’hui.
Plaques banalisées
Mais tout n’est pas que politique politicienne en Éburnie. Le gouvernement est à fond sur la moralisation de la vie publique. Ainsi, le ministère des Transports a lancé, ce mardi, la chasse aux véhicules circulant avec des plaques d’immatriculation banalisées. « Trop, c’est trop, le ministère des Transports sort le bâton », s’exclame Le Rassemblement. Le Mandat renchérit, affichant que “la Direction générale des Transports a effectué une descente musclée au Plateau”.
De son côté, le ministère de la Jeunesse et de l’Insertion professionnelle se déploie dans la région de La Mé, dans le cadre de sa campagne contre le chômage des jeunes. Une action citoyenne qui fait des heureux au fil des années. Chapeau bas au ministre Touré Mamadou et à son équipe.
Martial Galé































