
Emploi des jeunes : Le gouvernement lance le PNSAR 2026 avec l’objectif d’impacter plus de 152 000 bénéficiaires
Lemandatexpress – Le gouvernement ivoirien entend passer à une nouvelle étape dans la lutte contre le chômage des jeunes. Ce mercredi 10 décembre 2025, au Palais de la Culture de Treichville, le Premier ministre, Beugré Mambé, a procédé au lancement officiel de l’édition 2026 du Programme National de Stage, d’Apprentissage et de Reconversion (PNSAR). Ce dispositif stratégique s’inscrit au cœur de la politique nationale d’insertion professionnelle et illustre la volonté des autorités de rapprocher durablement la formation de l’emploi, en offrant à la jeunesse des passerelles concrètes vers le monde du travail.
Dans son intervention, le chef du gouvernement a rappelé que le PNSAR traduit la vision du Président de la République, Alassane Ouattara, de promouvoir une croissance inclusive, durable et créatrice d’opportunités pour les jeunes. Selon lui, l’insertion professionnelle ne saurait se limiter à des approches théoriques. Elle doit, au contraire, s’appuyer sur des expériences pratiques, aussi bien au sein des entreprises que dans l’administration publique, afin de doter les bénéficiaires de compétences immédiatement opérationnelles. C’est dans cette optique que l’État a décidé, pour 2026, d’accroître significativement les ressources allouées au programme, tout en engageant d’importantes réformes structurelles.

Pour l’année 2026, le PNSAR affiche ainsi l’ambition d’impacter 152 237 jeunes, pour un budget global estimé à 26 520 401 463 francs CFA. Cette montée en puissance se matérialisera notamment par l’extension des stages d’immersion, dont le nombre sera porté à près de 100 000 bénéficiaires. Autre innovation majeure : ces stages ne se dérouleront plus exclusivement pendant les vacances d’août, mais seront désormais organisés tout au long de l’année scolaire, en cohérence avec les congés académiques. Le Premier ministre a souligné que ces résultats sont le fruit de la mobilisation de plus de 3 400 structures publiques et privées. L’objectif est de permettre aux élèves et aux étudiants, dès le cycle secondaire, de se familiariser précocement avec le monde professionnel, d’affiner leur orientation et de bâtir progressivement un projet de carrière solide.
Parallèlement, une réforme sociale très attendue a été annoncée. À compter du 1er janvier 2026, tous les jeunes en stage de qualification, quel que soit l’organisme d’accueil, percevront une indemnité minimale harmonisée de 75 000 francs CFA, équivalente au SMIG. Cette mesure sera complétée par un renforcement des incitations fiscales en direction des entreprises accueillant des stagiaires, avec des crédits d’impôt pouvant atteindre 1,5 million de francs CFA par jeune.

Au regard de ces efforts consentis par l’État, le premier ministre Beugré Mambé a appelé la jeunesse à une prise de conscience. « Chers jeunes, le gouvernement met en place des technologies, les entreprises ouvrent leurs portes et les partenaires techniques et financiers soutiennent l’action du gouvernement. Mais la clé de votre réussite réside dans votre engagement personnel », a-t-il déclaré, avant d’insister : « Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire a besoin de vous, de votre intelligence, de votre créativité et surtout de votre volonté de réussir ». Il a conclu en affirmant : « Vous êtes le potentiel d’une très grande nation ».
De son côté, le ministre de la Promotion de la Jeunesse, Touré Mamadou, a mis l’accent sur la nécessité de renforcer le lien entre l’Agence Emploi Jeunes, les entreprises et les établissements de formation. À cet effet, des points focaux seront désormais installés au sein des directions des ressources humaines, afin de permettre une inscription directe des jeunes sur la plateforme du programme et une meilleure prise en charge par l’État. Cette réforme vise à lever les contraintes administratives et à optimiser l’impact des ressources mobilisées.
Au-delà des chiffres, le message politique porté par le gouvernement se veut sans équivoque. La jeunesse est perçue comme un enjeu majeur, à la fois défi social et opportunité stratégique. Sans réponses concrètes, elle peut devenir une source de fragilité ; mais avec des politiques adaptées, elle constitue un puissant levier de croissance et de stabilité.
En toile de fond de ces ambitions pour 2026, les résultats enregistrés en 2025 viennent conforter la pertinence du PNSAR. Sur un objectif initial de 102 702 jeunes à prendre en charge par l’Agence Emploi Jeunes, plus de 83 000 ont déjà été mis en activité, soit un taux de réalisation supérieur à 81 %. Ces performances, obtenues grâce à l’engagement de plus de 3 000 entreprises et partenaires publics, ont permis à une majorité des bénéficiaires des stages de qualification et de reconversion d’accéder à un emploi durable.
Abran Saliho































