Stratégie de financement du développement du riz : La Banque mondiale va combler le gap financier
La Table ronde des partenaires techniques et financiers pour le financement de la stratégie nationale de développement du secteur riz (SNDR2) a eu lieu le lundi 8 juillet à l’hôtel Ivoire.
Cette cérémonie a regroupé de nombreux partenaires financiers qui ont tous pris l’engagement d’accompagner la côte d’Ivoire.
La Banque Africaine de développement (BAD), la Coopération japonaise, la Banque Islamique de développement (BID), le Fonds international de développement du riz, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), la Banque mondiale, notamment, ont tous réitéré leur engagement en termes de financement, pour développer la chaîne des valeurs du riz en Côte d’Ivoire.
Le plus important de ces partenaires financiers, à savoir la Banque Mondiale, à travers son représentant Ousmane Diagana, a pris un engagement qui va certainement booster la stratégie de développement du riz en Côte d’Ivoire. Selon les axes stratégiques de développement de cette filière présentés par Dr Nouhoun Coulibaly, Directeur de cabinet du ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, du Développement Rural et des Productions Vivrières, les besoins de financement se situent à deux niveaux.
Les financements recherchés
Le long terme et le moyen terme. Le financement recherché en ce qui concerne le moyen terme indique, selon les données présentées, 243,129 milliards FCFA, et 467,325 milliards FCA en ce qui concerne le financement recherché à long terme.
Après les engagements des partenaires financiers, la Banque mondiale a décidé de combler le gap de financement. « Notre institution est prête à soutenir le gouvernement ivoirien. Notre engagement est clair. Nous nous engageons à combler le gap de financement du secteur riz en Côte d’Ivoire. Nous travaillerons à vos côtés pour le renforcement de notre partenariat », s’est engagé le représentant de la Banque mondiale.
Le Premier ministre, ministre des sports et du cadre de vie, s’est réjoui de cet appui de la Banque mondiale et de tous les partenaires financiers, non sans préciser l’importance pour la Côte d’Ivoire d’être autosuffisante en riz. « La Côte d’Ivoire a mis en place un programme d’urgence en matière de production agricole, et a travaillé dès 2022 à l’élaboration d’un cadre de travail plus structurel, plus intégré avec un rôle plus affirmé du secteur privé pour parvenir à la sécurité alimentaire, notamment en matière de riz. Nous avons augmenté significativement la production nationale qui est passée de 550 mille tonnes de riz blanchi à 1,4 millions de tonne de 2011 à 2023. Toutefois, nous avons encore une marge importante à exploiter. En effet, le potentiel de production de la Côte d’Ivoire est estimé à environ 3 millions de tonne de riz blanchi pour une consommation d’environ 2,4 millions de tonnes de riz. C’est dire que nous pouvons être autosuffisant rapidement, et même exportateur. Un regard dans le rétroviseur nous permet de nous rendre compte que les objectifs de couverture de nos besoins en riz blanchi peuvent être rapidement atteints », a indiqué le chef du Gouvernement, qui a ajouté que le Président Ouattara s’est engagé à assurer les besoins en riz.
Poursuivant, il a indiqué que la nouvelle stratégie, à savoir la Stratégie nationale de développement du riz (SNDR 2), est estimée à 331 milliards fcfa. « Je voudrais porter à la connaissance des partenaires financiers, des familles professionnelles de la filière riz, des futures investisseurs et des administrations ivoiriennes, que les résultats de la présente SNDR 2024-2030 seront l’objet de revues périodiques au cours des comités interministériels des matières premières que je vais présider moi-même. (…) L’atteinte de l’autosuffisance en riz en Côte d’Ivoire sera une réalité », a conclu Beugré Mambé.
La disponibilité du financement
Quant au ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, du Développement Rural et des Productions Vivrières, il a dit toute l’importance de la disponibilité des ressources financières dans le cadre de l’atteinte des objectifs en termes de production de riz. « La disponibilité de ressources financières est une des conditions sine qua non pour le développement de la filière riz, notamment pour la réalisation des investissements lourds tels que les aménagements hydro-agricoles, l’irrigation et la mécanisation, sans lesquels aucune action impactante n’est possible. Ainsi, notre gouvernement, sous la vision éclairée de Son Excellence Monsieur le Président de la République Alassane Ouattara, a mis en place, dès 2012, une Stratégie Nationale de Développement de la filière Riz qui couvrait la période 2012-2018 (SNDR 1). Elle s’appuyait fortement sur le secteur privé, et sa mise en œuvre avait été confiée à l’Office National de Développement de la Riziculture (ONDR). Si la SNDR 1 a permis de booster la production nationale de riz et de jeter les jalons pour une meilleure organisation et structuration de la chaîne de valeurs de la filière riz, il n’en demeure pas moins que notre pays dépend encore des importations pour couvrir l’ensemble des besoins nationaux en consommation de riz », a-t-il dit avant de poursuivre : « C’est pour inverser cette tendance et bâtir « une filière rizicole compétitive et durable, à même de satisfaire les besoins nationaux et de dégager des surplus », que nous avons élaboré une nouvelle Stratégie Nationale de Développement de la filière Riz (SNDR 2), s’étendant de 2024 à 2030 ».
Paul Kouakou