
Ouattara-Gbagbo : Nouvelles révélations sur leurs relations personnelles et le rôle des émissaires
En Côte d’Ivoire, le Président Alassane Ouattara et l’opposant, Laurent Gbagbo, ne se sont plus revus depuis deux ans et demi. Toutefois, malgré les tensions politiques apparentes entre les deux hommes, les efforts de rapprochement existent.
Selon Jeune Afrique, bien qu’ils ne se parlent plus directement, le président ivoirien Alassane Ouattara et son prédécesseur Laurent Gbagbo continuent de communiquer à travers des intermédiaires. À l’approche de l’élection présidentielle d’octobre prochain, les tensions entre les deux leaders politiques se sont accentuées, en grande partie en raison des revendications de Gbagbo pour sa réinscription sur les listes électorales, condition essentielle à sa participation au scrutin.
Une communication par émissaires
Les relations entre Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo se sont dégradées ces derniers mois, à tel point qu’ils ne se sont pas adressé la parole directement depuis plus de deux ans. Une tentative de réconciliation, initiée en août 2024, n’a pas abouti malgré une promesse de contact téléphonique de la part de Gbagbo. Cependant, le dialogue n’est pas totalement rompu : les deux hommes échangent par l’intermédiaire d’émissaires, incluant des personnalités politiques, religieuses, des hommes d’affaires et des diplomates, croit savoir le média panafricain.
Laurent Gbagbo, qui accuse Alassane Ouattara de vouloir l’exclure du processus électoral, a multiplié les déclarations publiques et privées pour rappeler que la stabilité du pays dépend de la résolution de ce différend. Il avait déjà exprimé cette position devant les ambassadeurs de l’Union européenne en Côte d’Ivoire.
La position ferme d’Alassane Ouattara
De son côté, le président Ouattara reste inflexible. Il a fait savoir à travers ses messagers que toute tentative de troubles à l’ordre public serait réprimée conformément à la loi, indique Jeune Afrique. Contrairement à l’ancienne première dame Simone Gbagbo, qui avait bénéficié d’une amnistie générale en 2018, Laurent Gbagbo n’a, pour l’instant, pas reçu de pardon complet. Bien qu’il ait été gracié en 2022, cette mesure n’a pas rétabli ses droits civiques et politiques.
L’ancien président reste sous le coup d’une condamnation à 20 ans de prison, prononcée en 2019 dans l’affaire du « casse » de la BCEAO, survenue durant la crise post-électorale de 2010-2011.
Un contexte politique tendu
En parallèle, Laurent Gbagbo s’organise en vue de l’élection présidentielle. Il mobilise son parti, le PPA-CI, et cherche à bâtir des alliances stratégiques. Cependant, ses relations avec Tidjane Thiam, président du PDCI et probable candidat de cette formation, restent difficiles. Bien que des efforts soient en cours pour faciliter une rencontre entre les trois principaux leaders de l’opposition, aucune convergence de vues n’a encore été établie.
À quelques mois des élections, la situation politique en Côte d’Ivoire reste incertaine, les négociations entre les principaux acteurs étant encore en suspens.
Martial GALÉ avec Jeune Afrique






























