
Côte d’Ivoire : Les avocats du PDCI dénoncent un « braquage judiciaire » contre Tidjane Thiam et annoncent un recours
Lemandatexpress – Les avocats de Tidjane Thiam ont animé ce lundi 28 avril une conférence de presse à la maison du parti à Cocody. Les hommes de droit composés de Me Adjé Luc et Me Rodrigue Dadjé ont décrié la procédure de radiation du président du PDCI.
Me Adjé a remis mis en cause la décision de radiation de leur client de la liste électorale. « La radiation de Thiam est un braquage judiciaire dans le domaine du juge de la nationalité », a lancé l’avocat. Selon lui, cette décision rappelle les dérives électorales des décennies passées. Il soutient que « la nationalité est un droit humain fondamental » et non une simple étiquette qu’on attribue ou retire au gré des échéances électorales.
De ce fait, il soutient que Tidjane Thiam est né franco-ivoirien et que sa nationalité ivoirienne n’a jamais été légalement remise en cause depuis 1987.
Les avocats s’appuient sur le fait que M. Thiam détient un certificat de nationalité délivré par les autorités ivoiriennes postérieurement à son décret de naturalisation de 1987. Ce document, selon Me Rodrigue Dadjé, « fait foi jusqu’à preuve du contraire ». Il précise que seule une procédure judiciaire spécifique de contestation de nationalité peut légalement remettre en cause ce certificat.
« Le directeur des affaires civiles et pénales a tenté de justifier cette ordonnance, mais sans succès », a déclaré l’un des avocats estimant que la juge a décidé que M. Thiam avait perdu sa nationalité simplement parce qu’il aurait acquis une autre nationalité. Ce qui, selon lui, est insuffisant en droit ivoirien pour déchoir un citoyen de sa nationalité sans passer par la procédure prévue par les articles 83 et 84 du code de la nationalité, .
Selon les avocats du PDCI, cette décision ouvre la porte à de nombreuses dérives : « Cela signifie que n’importe quel agent ou juge pourrait décider de retirer la nationalité d’un citoyen sans procédure formelle. C’est un danger pour l’État de droit », ont-ils martelé.
Ils saluent néanmoins la position de la Commission Électorale Indépendante (CEI), qui a refusé de suivre cette décision judiciaire controversée en s’appuyant sur les pièces officielles fournies.
L’affaire soulève des enjeux majeurs, tant sur le plan juridique que politique. Les avocats annoncent qu’ils ont un recours et une autre attaque qu’ils gardent soigneusement. “Nous avons porté un recours et l’avons transmis au juge. Un nouveau juge va se saisir du dossier. Avant que nous ne venions ici, un huissier a transmis la requête à la CEI pour dire que l’affaire est en cours et que la décision rendue est suspendue », a fait savoir la défense de l’ancien patron du Crédit Suisse ajoutant : « Tant qu’un juge n’a pas annulé formellement le certificat de nationalité de M. Thiam, celui-ci demeure ivoirien.»
Izoudine Y































