
SILA 2025 : Le Professeur Adama Coulibaly explore les racines profondes du livre
Lemandatexpress – La 15e édition du Salon International du Livre d’Abidjan (SILA) s’est ouverte sur une réflexion dense et érudite autour du thème « Livre Racines ». Chargé de prononcer la conférence inaugurale, le Professeur Adama Coulibaly, directeur de l’UFR Langues, Littératures et Civilisations (LLC) de l’Université Félix Houphouët-Boigny, a livré une méditation profonde sur les origines, la mémoire et la portée du livre.
« Aucun livre n’est seul. » En citant Borges et le personnage de Pierre Ménard, Prof. Coulibaly a rappelé que tout écrit plonge ses racines dans d’autres textes, dans des vécus ou des récits transmis. Le livre est un corps vivant, dit-il, fait de mémoire, de papier et de langage. Ni simple objet ni pure parole, il est tissage à l’image des mythes grecs et africains qu’il convoque, de Tiresias à Ananzé.
Une littérature née de blessures
Pour le conférencier, certains livres surgissent de failles personnelles ou collectives. La colonisation, l’esclavage, les guerres, les génocides… Autant de blessures historiques que la littérature tente de « recoudre ». À travers les œuvres d’auteurs comme Ahmadou Kourouma, Aimé Césaire ou Sandrine Bessora, il montre que le livre peut être un acte de réparation autant que de création.
Vers une nouvelle germination numérique
Poursuivant, Prof. Coulibaly a interrogé l’avenir du livre à l’ère numérique. En effet, face à la dématérialisation, certains redoutent la disparition du livre papier. D’autres, au contraire, y voient une opportunité de réinventer la lecture, à travers l’hypertexte, la collaboration, ou même l’intelligence artificielle.
Pour terminer, il a insisté sur l’acte de lire comme un geste de résistance dans un monde saturé d’images et de vitesse. Lire, c’est prendre le temps, renouer avec la profondeur, et garder vivant ce lien entre passé et avenir. À travers cette conférence, le SILA 2025 invite chacun à revenir aux sources ces racines visibles ou invisibles qui nourrissent l’écriture et l’intelligence du monde.
Abran Saliho
Lemandatexpress.net






























