
Cap-CI : e Renouveau Démocratique de Lamoussa Djinko claque la porte après l’alliance Thiam–Gbagbo
Lemandatexpress – Coup de tonnerre au sein de la Coalition pour l’alternance pacifique en Côte d’Ivoire (Cap-CI). Le Renouveau démocratique, parti dirigé par Lamoussa Djinko, a officiellement annoncé son retrait de la coalition. À l’origine de cette rupture, la création d’un front commun entre le Pdci-Rda et le Ppa-Ci, annoncée le 19 juin sans concertation préalable avec les autres membres de l’alliance.
Lors d’une conférence de presse tenue ce mardi au siège du parti à Cocody-Riviera Attoban, Lamoussa Djinko a exprimé son amertume face à ce qu’il qualifie de « trahison démocratique ». « Le président Thiam est allé s’associer avec Laurent Gbagbo sans en informer les autres. C’est un peu trop. Nous annonçons ce matin que le Renouveau démocratique se retire de la Cap-Ci », a-t-il déclaré devant la presse.
Créée sur l’initiative de Simone Gbagbo pour rassembler les forces du changement autour d’une réforme en profondeur du système politique, la Cap-CI devait porter les revendications de transparence électorale, de réforme de la CEI et d’un scrutin inclusif. Le Renouveau démocratique, qui y avait adhéré dans cette perspective, se dit aujourd’hui trahi par une gouvernance opaque et centralisée.
Lamoussa Djinko a ainsi rappelé les débuts houleux de la coalition : « Dès le départ, le processus de désignation du coordonnateur a posé problème. Le Pdci a imposé Tidjane Thiam sans passer par un vote démocratique. Nous avons demandé un vote, mais on nous a dit qu’il fallait aller vite. »
Autre sujet de discorde : la désignation des porte-paroles de la coalition, attribués à Simone Gbagbo et Danièle Boni-Claverie, là encore sans véritable concertation. Pour Djinko, ces méthodes sont en contradiction avec les idéaux défendus par la Cap-CI. « Comment peut-on dénoncer un déficit démocratique au sommet de l’État et reproduire exactement les mêmes travers au sein de notre propre coalition ? », s’interroge-t-il.
L’annonce d’un front commun entre le Pdci de Tidjane Thiam et le Ppa-Ci de Laurent Gbagbo, sans information préalable aux partenaires de la Cap-CI, a été perçue comme une provocation. « Nous avons appris que des discussions se tenaient depuis plusieurs mois dans notre dos. Aucun retour, aucune transparence. C’est un manque de respect », a dénoncé le président du Renouveau démocratique.
Malgré son retrait, le Renouveau démocratique reste attaché à une alternance inclusive. Il continue de plaider pour l’ouverture du jeu politique à toutes les figures de l’opposition, de Laurent Gbagbo à Guillaume Soro, en passant par Tidjane Thiam et Charles Blé Goudé. Mais selon Djinko, la Cap-CI s’est éloignée de cette ambition collective pour glisser vers un projet fermé, accaparé par un petit cercle de leaders.
Avec ce départ fracassant, c’est l’unité fragile de l’opposition ivoirienne qui se fissure davantage à l’approche de l’élection présidentielle de 2025. Reste à savoir si d’autres partis suivront le même chemin que le Renouveau démocratique.
Izou Dine































