
PPA-CI/Demande d’un Plan B : le silence qui culpabilise Gbagbo
Lemandatexpress – Laurent Gbagbo laissera-t-il pourrir la situation au sein de son parti ? Alors qu’il est de plus en plus question de faire émerger des plans B et C au niveau des candidatures, il se doit de s’exprimer.
Ahoua Don Mello, dans un courrier remis à Laurent Gbagbo et qui a fuité dans la presse, plaide pour que le président du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) parraine deux ou trois autres candidatures. Des candidatures de rechange qui auront le chic de maintenir toujours le PPA-CI dans le jeu électoral.
Depuis cette sortie, des langues se délient. Certains cadres et responsables du parti ne font plus mystère de leurs intentions de voir émerger un plan B ou C dans ce contexte troublé. Ahoua Don Mello n’est pas le seul à ne plus souhaiter un seul plan au sein de la direction. Un grand nombre de cadres du parti qui militent pour d’autres candidatures, figure Ahilé Fernand, plus connu au sein du parti présidé par Laurent Gbagbo pour sa proximité avec le régime de Léo Côte d’Ivoire.
Dans une déclaration reprise en large par la presse nationale, il s’oppose fermement à la stratégie imprimée par la direction du parti. Pour lui, Laurent Gbagbo ne figurant pas sur la liste électorale, « il n’y a pas d’illusion à se faire : sa candidature sera naturellement retoquée… »
Comment font-ils pour ne pas savoir qu’après l’invalidation de la candidature de Laurent Gbagbo, il n’y aura plus de marge de manœuvre pour susciter un autre candidat à la présidentielle et recueillir de nouveaux parrainages ? Comment font-ils pour ne pas savoir, après les nombreux et répétés appels à la mobilisation, que c’est maintenant ou jamais que la candidature de Laurent Gbagbo pourrait créer des troubles dans le pays ? Vouloir sacrifier la Côte d’Ivoire pour Laurent Gbagbo, c’est une option que rejettent de plus en plus de cadres du PPA-CI. Les lignes ont commencé à bouger.
À quelques jours de l’ouverture de la période de dépôt des candidatures à la présidentielle, c’est l’expectative au PPA-CI. Afin d’éviter une situation de non-participation du parti de Gbagbo, il est impératif que Laurent Gbagbo lui-même s’exprime clairement.
Gbagbo doit clarifier les choses
Pris certainement à rebrousse-poil par les différents voix qui s’élèvent en ce moment au sein du parti politique, Laurent Gbagbo se retrouve face à un mur de défi. Sourdement, il observe et se tait. Désormais, il doit affronter la réalité politique nationale au sein de sa propre famille politique. Pour clarifier les choses en vue de mettre fin au débat, Laurent Gbagbo doit parler clairement. Quitte à donner le hola. Faute de quoi, les tendances vont s’affronter, et la situation risque de devenir explosive au sein du PPA-CI.
Les faucons dont la tête de gondole est Dey Seka se débattent sur une ligne quasi-suicidaire qui consiste à aller jusqu’au bout de la confrontation avec le dossier (in)éligible de Gbagbo. En déphasage total avec le cours constitutionnel du pays, ils insistent pour le maintien de sa candidature. Ce n’est pas interdit d’y croire, mais ce n’est pas interdit non plus de s’en remettre aux faits. Ce n’est pas au nom d’un attachement sentimental à un homme qu’on doit ignorer les réalités du moment. Nous irons donc tout droit vers une collision des lignes si la direction du parti persiste à entretenir le flou.
Les appels à Laurent Gbagbo pour qu’il s’exprime et dise ce qu’il compte faire se multiplient. Que veut-il faire émerger : un plan B, un plan C ? Doit-il seulement tout l’appareil du parti continuer à se mobiliser en son nom malgré les risques de blocage de sa candidature ? Les temps commandent qu’il tranche. Les temps commandent qu’il se prononce. C’est une question de bon sens et de responsabilité.
Source : Le Mandat





























