
Football : La CAN, plus qu’un tournoi, une identité africaine
Lemandatexpress-En 1957, au cœur d’une Afrique en quête d’identité, de reconnaissance et de souveraineté, naît une compétition appelée à marquer durablement l’histoire du sport continental : la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). À Khartoum, au Soudan, quatre pays (Égypte, Soudan, Éthiopie, Afrique du Sud) jettent les bases du football africain moderne en créant la Confédération Africaine de Football (CAF).
Les années 1980 et 1990 marquent un tournant décisif. La CAN atteint un nouveau palier, une organisation plus structurée et un niveau de jeu en constante progression. De huit, le nombre de sélections passe à douze (1992) puis à 16 (1996). Les joueurs africains s’illustrent désormais dans les plus grands championnats européens, donnant au football du continent une reconnaissance internationale.
La première édition de la CAN se dispute alors avec seulement trois nations participantes (l’Égypte, le Soudan (pays hôte) et l’Éthiopie). Peu de matchs, des moyens limités, mais une ambition immense : unir l’Afrique par le football.
À mesure que les années passent et que les pays africains accèdent à l’indépendance, la CAN s’impose comme le miroir fidèle d’un continent en pleine transformation.
Dans les années 1960 et 1970, le nombre de sélections engagées augmente, passant de six à huit ; les stades commencent à se remplir et la ferveur populaire gagne toutes les régions. Le tournoi devient bien plus qu’une simple compétition sportive : il s’affirme comme un symbole d’unité, de fierté et d’émancipation.
L’Afrique ne joue plus seulement : elle s’impose, elle s’affirme, elle se fait respecter. Avec l’entrée dans l’ère moderne, la Coupe d’Afrique des Nations change encore de dimension. Les retransmissions télévisées couvrent désormais le monde entier, les infrastructures se modernisent et les sponsors internationaux accompagnent la compétition.
En 2019, une nouvelle page s’ouvre avec l’élargissement du tournoi à vingt-quatre nations, offrant à l’ensemble du continent une scène d’expression encore plus large et inclusive.
Aujourd’hui, la CAN est bien plus qu’un tournoi de football. Elle est une célébration culturelle, une expression identitaire, un héritage commun transmis de génération en génération. La cérémonie de remise de drapeaux aux différentes sélections par leurs autorités respectives, l’accueil réservé aux délégations dans le pays hôte sont autant de symboles qui traduit ce postulat. Aussi, chaque édition raconte des histoires de passion, de résilience, de joie et parfois de larmes, mais toujours d’unité.
De trois équipes en 1957 à vingt-quatre nations aujourd’hui, la Coupe d’Afrique des Nations raconte une seule et même histoire : celle d’un continent uni par la passion du football, fier de son passé, confiant en son avenir et résolument tourné vers l’excellence.
Après la Côte d’Ivoire et sa CAN 2023 DMde tous les superlatifs, c’est le Maroc qui s’apprête à perpétuer la tradition de cette compétition, qui continue de faire vibrer l’Afrique et de séduire le reste du monde.
Izou Dine






























