Financement et Coût du péage de Bassam
Dr Amedé Kouakou : « Nous avons les routes qui coûtent les moins chères au monde à qualité égale »
Le ministre de l’Equipement et de l’Entretien Routier, Dr Amedé Koffi Kouakou était l’invité de l’émission Sans Réserve de la Nouvelle Chaine Ivoirienne (NCI). Sans réserve, il s’est prêté aux questions de l’équipe rédactionnelle. Ci-après, des extraits.
Financement et Coût du péage de Bassam
Notre pays a besoin de se développer. Dans tous les pays du monde, c’est la route qui est l’élément essentiel de tout développement. Lorsque vous prenez des pays comme la France, il y a plus d’un million de km de routes revêtes. Tout près de nous, des pays comme le Maroc, il y a plus de 47.000 km de routes. Malheureusement, chez nous en Côte d’Ivoire, jusqu’en 2011, nous n’avions que 6500 km de routes goudronnées.
Aujourd’hui on en a combien ?
Nous sommes à 7500 km depuis que le Président Ouattara est là. Nous sommes en train de construire 2000 autres km. D’ici fin 2023 nous aurons environ 9500 km. Mais dans beaucoup de pays on fait ce qu’on appelle la commercialisation de la route. Si vous prenez des pays qui sont voisins à la Côte d’Ivoire, il y en a qui ont plus de 30 péages. Il y en a qui ont 25 péages.
Vous faites allusion à quels pays ?
Si vous allez sur internet, vous retrouverez ces pays.
Nous, c’est vous qui êtes le ministre ?
Je n’ai pas envie de nommer des pays. Vous avez le Sénégal, vous avez le Burkina Faso. Ce que je voudrais dire c’est que l’objectif du Président c’est de doter le pays de suffisamment de routes. Et pour avoir des ressources, non seulement l’Etat met le financement pour avoir des ressources, mais après, pour pouvoir entretenir les routes et les usagers, il faut mettre des péages. Quand vous prenez l’autoroute du nord, il y a deux péages, qui sont celui d’Attingué et celui de Singrobo. Vous prenez la route de l’est, il y en a deux celui de Tomasset et celui de Moapé. On a construit la première session de l’autoroute Abidjan-Lagos. On l’appelle abusivement l’autoroute de Bassam. Il a plus aux différents chefs d’Etat dans le cadre de l’intégration sous-régionale, de prévoir un certains nombres d’autoroutes. Ill y a des critères qui sont clairs. Ces autoroutes doivent être à trois voies de chaque côté. Lorsque la Côte d’Ivoire s’est adressée à la Chine pour pouvoir construire la première session qui va d’Abidjan à Bassam mais qui va continuer à Lagos, l’une des conditions c’était qu’on puisse entretenir cette route avec un péage. Ceux qui vont en voyage, voient très souvent les weekends, de longues files de voitures au péage parce que l’autoroute est réduite. Sur l’autoroute Abidjan-Lagos, nous avons seize voies. Huit voies de chaque côté qui permettent de fluidifier entièrement le trafic. Lorsqu’on a inauguré cette autoroute, j’ai dit qu’il faut que les Ivoiriens aient des zones de grandeur. Nous avons les routes qui coûtent les moins chères au monde à qualité égale. Une route nationale coute autour de 750.000.000 F Cfa et un peu plus d’un milliard lorsque vous êtes dans les zones montagneuses. Un kilomètre d’autoroute est estimé aujourd’hui à 2 milliards de F Cfa. Dans une zone difficile, ça va couter un peu plus cher. Pour éviter les engorgements que nous avons sur les autres péages, il a fallu faire un péage beaucoup plus grand. Si vous allez sur le troisième pont, pour pouvoir stocker les véhicules, les endroits de stockage où on élargi, vous avez 160 m. sur l’autoroute de Bassam, vous avez 500 m de chaque côté. Sur 18 postes, c’est comme si on avait fait deux kilomètres de bitume. En terme de zone de stockage, simplement la plateforme, vous êtes autour de 2 milliards. En plus, quand vous êtes sur une autoroute à péage, il faut qu’on assure votre sécurité. On a construit un poste de gendarmerie, on a construit un poste de sapeurs-pompiers. On a construit la direction de la commercialisation de la route. On a le dortoir et le réfectoire des travailleurs. On y a construit, le centre de contrôle de tous les péages de Côte d’Ivoire. En plus, vous savez que le péage a été construit après qu’on ait réalisé la route. Tous ceux qui partaient à Bassam ou au-delà, savent qu’à un moment, il y avait une déviation. Il fallait construire cette déviation. Quand on veut calculer le coût de l’autoroute, on est obligé de mettre le prix de la déviation.
Peut-être qu’il y a un problème de communication et de clarification aussi ?
Nous les techniciens, nous-nous comprenons. Si j’ai accepté de répondre à vos questions, c’est bien pour cela.
Donc vous êtes en train de nous dire que ça n’a pas été cher payé ?
Ah non, pas du tout. Il y a un pays voisin à nous, ils ont construit un poste de péage, moitié de ce que nous avons qui a coûté 14 milliards. C’est pour dire que le coût de construction du péage est un coût raisonnable pour nos zones de grandeur. Il faudrait que les populations comprennent toute la vision du président Alassane Ouattara. Tout notre pays est en chantier. En Côte d’Ivoire, nous n’avons que 5 postes à péage. Deux sur l’autoroute du nord, deux sur la route de l’est, et puis celui de Bassam.
Il y a une question qui est revenu récemment, on se dit qu’il y en a deux sur l’autoroute du nord, deux sur la route de l’est et Bassam un peu plus dans le sud, mais il y en n’a pas dans le nord…
Il va en avoir. Vous ne pouvez mettre des péages que sur des routes que vous avez réhabilitées ou des routes nouvellement construites. Je suis de Divo. Entre Tiassalé et Divo, 60 km, on mettait deux heures. Aujourd’hui, en 30 mn, vous parcourez les 60 km. Mais cette route a été réhabilitée.
Il y aura un péage là-bas ?
Nous sommes en train de réhabiliter la côtière. Abidjan-San Pedro fait 350 km. Normalement si vous roulez en moyenne à 100 km/ h, au bout de 3 heures et demi, vous êtes à San Pedro. Mais la route étant dégradée, on mettait 10 h de temps. Le président a souhaité qu’on réhabilité cette route, les travaux sont en cours pour environ 360 milliards F Cfa. Mais une fois qu’on a fini de construire cette autoroute, il va avoir des péages. On vient de finir la réhabilitation de la route Bouaké jusqu’à Ferkessédougou, financée par l’AFD. Là, il va avoir des postes de péage. Il ne faut pas qu’on anticipe pour dire qu’il y a des péages dans une zone de la Côte d’Ivoire et qu’il n’y en a pas dans d’autres. Il faut que les populations contribuent à l’entretien des routes qui vont chez eux. Dans toutes les régions, les besoins en routes sont importants. Tout le monde veut le bitume, mais il faut la contribution de chacun.
Il y a une question qui suscite beaucoup d’interrogation et d’anxiété même chez certains, c’est la question du coût du péage. On estime que 1000 F Cfa pour les véhicules légers à l’allée et 1000 F Cfa au retour, cela fait 60.000 F le mois, ce qui représente le Smig. Est-ce qu’il ne faudrait pas revoir le tarif à la baisse ?
Ce n’est pas une autoroute pour aller à Bassam. Quand vous prenez la route de l’est, quelqu’un qui va à Tomasset, il pays 500 F et celui qui va à Azaghié paye le même tarif que quelqu’un qui va à Adzopé. Cette route qui passe par Bonoua, Samo était complètement dégradée. Le président a fait des efforts pour que cette route soit réhabilitée. Vous voyez que le président fait beaucoup de social. Pour permettre aux populations de Bassam d’arriver sur Abidjan, le président a souhaité qu’on réhabilité l’ancienne route. Il y a même des bus neufs qui ont été mis à leur disposition pour permettre aux populations de Bassam de venir sur Abidjan. Mais vous posez une question intéressante sur le coût du péage, quelqu’un qui va payer 60.000. Vous savez combien de personnes sont recrutées sur l’ensemble des cinq péages. C’est environ 600 de nos concitoyens qui travaillent à ces péages-là. Sur ces 600 personnes, il y a 80% de femmes. Nous avons l’obligation, lorsque vous avez un péage, d’entretenir cette voie. Je voudrais rassurer les Ivoiriens, ils peuvent regarder dans tous les pays qui nous entourent. Ceux qui ont des péages automatiques comme le nôtre. Il y a des pays où quand vous arrivez, c’est un morceau de bois qui constitue le péage. Sur le péage de Bassam, nous avons un système complétement automatisé. Vous pouvez passer le péage à 30 km/h, tout ça pour éviter d’avoir de longues files. C’est quelque chose de très moderne, où le volet social a été pris en compte, avec l’employabilité de nos concitoyens. La vision du président, c’est de donner suffisamment de routes à nos populations. Si vous voyez le programme routier sur l’ensemble du territoire national. Il y a des travaux qui se passent au sud, au nord, à l’est à l’ouest, partout. Il faut qu’à un moment donné, les populations puissent accepter de contribuer à l’entretien des routes.
Vous êtes en train de nous dire que ces tarifs ne connaitront aucune réduction ?
Pour l’instant ce sont des taris qui ont été arrêtés par le Gouvernement. Par contre, il y a des riverains de l’autoroute, Mme le DG du FER est en train d’analyser avec eux, pour voir des systèmes d’abonnement. Il y a des études qui sont en train d’être faites.
Retranscrit par A. Dedi