
«Ceux qui détiennent Zigui, qu’ils le rendent à sa maman», Nady Bamba
Au lendemain de la disparition de Zigui, cyberactiviste proche du PPA-CI, Nady Bamba, épouse de l’ex-président Laurent Gbagbo, s’eqt rendue chez la mère du concerné, Naomie Tondey, pour exprimer son inquiétude et demander sa libération.
Tout en affirmant son attachement maternel au jeune homme, elle a rejeté toute volonté de politiser l’affaire, appelant simplement les autorités et ceux qui le détiennent à le rendre à sa mère.
Ci-dessous ses propos après sa rencontre avec la mère de Zigui
«Quand on l’a arrêté, j’ai appelé sa maman et j’ai dit à la maman que c’est toi qui es la maman biologique de Zigui et que je ne veux pas avoir à intervenir. Quelles sont les démarches que tu as pu entreprendre ? Elle m’a dit, je vais faire ça, je vais faire ceci, je vais faire cela. J’ai dit, ok, vas-y, on par derrière.
Ça, c’était avant-hier. Voilà. Et je lui ai dit, mon problème, c’est que si je sors ma tête, ça va devenir une affaire politique.
Alors que Zigui, les rapports que j’ai avec lui, ce ne sont pas des rapports politiques. Moi, je n’ai pas de rapport politique à Zigui. Zigui sait ce que je lui dis en privé, directement.
Zigui n’est pas un homme politique, c’est un enfant. Et c’est un enfant qui aime les petits shows, les ceci cela, les histoires de Himra. Je l’ai enlevé dans ses palabres de Himra et DIDI B.
Au moins, je l’aurais laisser même dedans. Peut-être qu’il n’y a pas de prison dedans.
Mais la politique, normalement, il ne doit même pas avoir aussi de prison. Zibi n’est pas un homme politique. Je ne suis pas sortie quand ils l’ont arrêtée.
Depuis deux jours, j’ai réfléchi. Je me dis quelle attitude j’aurais eue si c’était Raïs, qui est le seul enfant que moi j’ai porté. Mais je dis toujours que j’ai porté un seul enfant.
Parce que j’aime tellement les enfants, que pour que Dieu me donne le temps de m’occuper aussi des autres enfants, il va décidé de me laisser porter un seul. Et que si ça avait été Raïs, j’allais faire quoi? Je ne serais pas réveillée rapidement pour aller chercher mon enfant. Mais comme Zigui a sa maman, j’ai dit quoi? Un jour, deux jours, trois jours.
Je n’ai pas dit qu’il y a quelqu’un qui va venir me chercher.
Zigui est mon petit
Donc là, une maman n’a pas de statut. Moi, je vois, on dit, ils vont t’attraper et Nady pourra rien faire.
Parce que Nady n’est rien dans ce pays-là. Mais ce que Nady est, c’est une maman.
Je suis rentrée, j’ai demandé. J’ai dit à la femme que tu es une maman, je suis une maman. Zigui m’a dit simplement, s’il est ici, il n’y a pas de problème, on va partir.
S’il n’est pas là aussi, dis-moi, et puis on va partir.
Mais qui a dit qu’il est ici? Je n’ai pas de réseaux sociaux, mais quelqu’un a dit qu’il était ici. Elle a dit maman, je suis une maman, mais il n’est pas ici.
Bon, je ressors inquiète. J’aurais même voulu, quand je venais ici, qu’on me dise simplement qu’il était à la DST. Mais on me dit qu’il n’est pas à la DST.
Je ne sais pas où il est. Moi, ce que je demande simplement, ceux qui détiennent Zibi, qu’ils le rendent à sa mère. Parce qu’on sait un peu, on dit toujours, non maman, c’est ça, il n’aura rien par la grâce de Dieu.
Il n’aura rien. Ceux qui détiennent Zigui, qu’ils le rendent à sa maman. Moi, je ne veux pas aller avec les évidences.
On dit que c’est l’État qui vient, qu’ils prennent la DST, qu’ils te prennent comme des encagoulés, qu’on t’envoie à la DST, puis ensuite à la MACA. Mais ça là, ce type d’évidence, si on n’arrête pas, des petits voyous peuvent entrer dans les maisons des gens encagoulés. Faire des petits règlements de compte.
Prendre l’enfant de quelqu’un, partir, et qu’on pensera bêtement que c’est le gouvernement. Moi, je ne veux pas politiser l’affaire. On connaît aussi les méthodes du gouvernement.
Quand ils attrapent, ils viennent, ils te prennent. Le procureur sort sa tête et vient dire on l’a arrêté.
Mais il est détenu au secret. Mais cette manière d’opérer et d’aller voler là, ce n’est pas le style qu’on a l’habitude de voir. Mais moi, je dis simplement, qu’on nous aide maintenant à trouver Zigui, moi, je suis venue ici, on m’a dit, il n’est pas ici.
S’il n’est pas ici, le procureur devrait pouvoir demander à ceux qui ont affiché l’image de Zigui sur les réseaux sociaux de nous dire où se trouve Zigui. Et puis, on va prendre Zigui et le rendre à sa mère.
Qu’on le rende à sa mère. Moi, là, je suis venue parce que quand j’ai dit que c’est mon enfant, même si je ne l’ai pas porté, l’enfant m’a prise comme une figure maternelle. C’est mon enfant.
Je ne vais pas renier Zigui. Ce n’est pas la politique qui nous a liés et qui nous a unis. L’enfant, je l’aime.
Et puis, il me plaît. C’est mon enfant. Comme Raïs, c’est mon enfant.
Comme Aziz, c’est mon enfant. Comme Didi, mon enfant. Comme tous ces petits aussi du PPA-CI qui sont mes enfants.
Qu’on rende à Zigui, c’est tout ce que moi, j’ai à dire. Je vais le dire à DST, il n’est pas ouvert. Demain matin, je vais y aller.
Et puis, je vais me promener comme une maman se promène, et puis je vais retrouver le petit par la grâce de Dieu. C’est tout ce que moi, j’ai à dire.»
Selon RFI, Présenté comme un « cyberactiviste », Mamadou Zigui aurait été interpellé à la suite de la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo évoquant les délibérations prochaines du Conseil constitutionnel au sujet de la liste définitive des candidats à la présidentielle d’octobre.
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